• A la fin de ton stage, ton challenge, te faire remplir ta feuille d’évaluation et la faire signer par le cadre de service. Certains ne sont pas embêtants et signent limite sans voir, d’autres demandent un entretien faste et majestueux.

    Au début c’est impressionnant, tu te dis « oh mon Dieu, il va falloir que je parle de mon travail pendant ces trois semaines, de ce que j’ai appris, toussa toussa ». Puis les années passent et ça devient juste…une corvée. Puis, je sais d’avance ce qui va se passer selon la manière dont le stage s’est déroulé. Si l’équipe était accueillante et que j’ai tourné plus ou moins avec les mêmes personnes j’ai eu le temps de m’adapter et ne pas passer pour un ours des cavernes. Si non…ben on va me reprocher de ne pas assez parler, chanter, danser et distribuer des bonbons. Et là où avant j’essayais de me justifier, maintenant je réponds juste : c’est moi et à un moment il faut accepter les gens comme ils sont, je fais des efforts mais pour que ça marche ça doit être réciproque. Ca passe très bien, les cadres aiment bien qu’on argumente, mais ne vous méprenez pas, l’étudiant a quand même toujours tord.

    Et puis des fois on te reproche des trucs sur ton travail et si tu penses que tu es dans ton bon droit, et bien moi je le dis également. De manière diplomatique c’est sur, mais ne pas rester avec quelque chose en travers de la gorge, c’est mauvais pour le cœur. Au final si tout est fait dans le respect, posément, et que tu ne pars pas en croisade contre le service, les cadres peuvent quand même écouter ce que tu as à dire. Fuir quand même tout ce qui pourrait mettre le feu aux poudres, n’oublie pas jeune padawan qu’il te faut valider ton stage.

    Alors des fois tu laisses couler car sinon on ne s’en sort pas, oui il te faut améliorer ça, et puis ça et ça oui…tu es en total opposition avec ce qui se passe dans le service, ben ça ne sert à rien de répondre que « de toute façon c’que vous faites c’est trop naze ». Tu n’y bosseras pas et puis voilà.

    Des fois l’équipe est vraiment bien, et là ça mérite d’être souligné car oui, ça existe des cadres qui demandent à leur équipe de bien s’occuper des étudiants.

    L’entretien de fin de stage c’est la dernière étape avant la liberté…et moi maintenant je pars en vacances l’esprit libre. ^_^


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  • Si vous suivez bien bande de coquinous, vous savez qu’en ce moment je suis entourée de bébés. Les bébés c’est chou, ça fait areuh, ça vomit son lait et ça s’arrache tout ce qu’on veut lui poser. Notez que cette description doit parfaitement convenir à un service psychiatrique, ou gériatrique ou de géronto-psy.

    Des fois les bébés sont rigolos, ils se mettent tous à hurler en même temps et si vous avez déjà fait de la réanimation et que vous trouviez ça stressant, imaginez donc devoir perfuser un gamin sous une rampe qui chauffe à 35 degrés, avec ton patient que se débat, crie, et tous ses voisins qui se déchainent également. Bizarrement les perf je ne les pose pas ^^ (je sens qu’on va me le reprocher « gna gna t’as pas posé assez de cath’ aux bébés »…ben oui, les puer n’y arrivent déjà pas et moi je vais aller le trouer un peu plus >_<).

    Des fois les bébés c’est l’alibi parfait pour te poser. Ben ui…il faut que tu donnes le biberon d’Alberto, et donner un biberon, il te faut au moins 30 min (^^), 30 min dans la chambre avec lui, assise, et pendant ce temps tu échappes aux bip, téléphone etc…

    Et ouis il y a les chambres du service. Parfois on doit aller chercher les enfants et là…tu entends un hurler du fond du couloir. Tu te rapproches en priant pour que ce ne soit pas « le tiens » et là deux possibilités: c’est effectivement le tiens et tu pars te pendre à la fenêtre, ce n’est pas le tiens et tu souris comme un benêt en pensant à la personne derrière cette porte qui morfle et tu savoures le fait de ne pas être à sa place. Une troisième possibilité existe, c’est effectivement l’enfant que tu viens chercher qui pleure et alors tu te « trompes » de chambre pour aller vers un enfant sage….je vous déconseille cette méthode à risque de poursuites judiciaires.

    Mais sinon un bébé c’est sympa hein…mais euh quand tu l’as pas trop souvent, que ce n’est pas un patient et que et que.

    Non, je ne hais pas les bébés.

    Mais pour moi un bébé c’est un truc qui bouge dans le salon et puis ensuite tu lui dis au revoir…dans un hôpital en tant que patient c’est différent.


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  • Lorsqu’on débarque dans un service d’hôpital par définition on ne connait personne. Et si, dans un élan de bonté tu décides d’aller voir tout le monde pour dire que tu es GrosCalin, le nouvel étudiant, bien rares sont ceux qui vont te répondre salut moi c’est GrossKeuchonne, l’infirmière du matin.

    Alors, pour savoir qui est qui (Marie-Ange Nardi sort de ce corps), il faut ruser. D’abord, la méthode classique: regarder les pectoraux généreux de ton interlocuteur. En général son nom y est marqué ainsi que sa qualification. On peut également utiliser cet artifice pour mater innocemment les décolletées. Notons au passage, le caractère machiste des blouses hospitalière. Ainsi, un homme lui, n’aura pas son nom inscrit au niveau du paquet (je fais dans la finesse aujourd’hui).

    Malheureusement, cette méthode ne marche pas toujours, notamment pour les stages de bloc où tout le monde porte les même pyjamas, auxquelles s’ajoutent charlotte et masque pour que tu ne puisses pas les reconnaitre après les avoir déjà vu. Il faut alors apprendre à deviner la qualification du personnel en fonction de son aura, son prénom en fonction de sa coupe de cheveux et des petits mots de ses collègues.

    Ainsi, classiquement la cadre passera juste le nez en entre-ouvrant la porte et en demandant un truc banal, à toi vite vite de te présenter pour ne pas te faire mal voir. Bon, si c’était la technicienne labo, pas d’bol, tu te seras juste pris la honte car elle, elle s’en fout de savoir qui t’es.
    L’infirmière fera des trucs du genre toucher au dossier médical, à la cafetière. La sage-femme ira sur fassbouc, parlera obstétrique ou dernière cuite.
    Le médecin est généralement reconnaissable par le fait que tout le monde le connait, sauf toi.

    Moi je suis fatiguée de débarquer dans des endroits inconnus, ce n’est plus d’mon age ma bonne dame. Alors, parfois j’apprécie le confort du CHU où je connais bon nombre de professionnels. Puis, même si on ne les connait pas on devine facilement qui ils sont car là bas, tout le monde fonctionne un peu pareil. C’est le bateau pirate playmobil que tu n’as jamais eu. Des petits bonhommes tous à leur place.

    Et toi dans tout ça ? Toi aussi il te faut ton nom. S’il n’est pas inscrit il y a la stratégie du scotch. Avec un joli sparadrap tu marques ce que tu veux, par exemple Knackie, esf3. A la fin, le truc qui tue, c’est quand t’enlèves le scotch parce que de toute façon, tout le monde te connais, muahaha.


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  • Planning…avec « mes enfants » c’est surement le mot le plus prononcé dans un service hospitalier. Le planning on l’attend fébrilement, quand on a de la chance on l’a quinze jours à l’avance et les étudiants en général une semaine avant, voir la veille, voir le jour même. Et bien sûr quand il est sorti d’un bureau obscur au fond du couloir à droite et bien on ne l’aime pas. On court chercher sa copine pour échanger parce que tu comprends, samedi c’est la fête de la bière à Munich.

    Soit.

    Il y a des plannings vraiment bien nazes notamment ceux avec des gardes de 12h réparties selon les modalités suivantes: Jour/Nuit/Repos/Repos/Jour/Nuit/Repos/Repos. Le premier repos est une vaste fumisterie puisque c’est en fait la récupération de la nuit, le second ok c’est la fête et zoup, le lendemain tu repars. T’enchaines ainsi les gardes sans avoir de véritable coupure jusqu’à ce que mort s’en suive.
    D’autres sont partisans de la loi du toutou Rien. Tu fais une semaine à te la couler douce et une semaine où tu meurs comme par exemple, en faisant que des jours en 12h tu peux travailler: Lundi Mardi Vendredi Samedi Dimanche soit un total de 60h puis la semaine suivante tu fais Mercredi et Jeudi, juste 24h, puis l’autre semaine rebelotte avec les 60h.

    En général chez moi on alterne en faisant par exemple J/J/R/R/N/N/R/R/J/J/R/R/N/N etc… mais je préfère faire une semaine de nuit, une autre de jour plutôt que dans la même semaine tout faire à la fois. Il est bien évident qu’avec un tel emploi du temps on oublie souvent quel jour on est et il vaut mieux avoir des amis peu susceptibles en cas d’oubli de dates importantes ^_^.

    Reste le roulement le moins aimé des sages-femmes: devoir travailler en 3x8h. Ca signifie que tu dois passer 5 jours sur 7 à l’hôpital, te lever pour être en poste à 6h30 ou bien finir à 21h passé. Faut être fou pour travailler toute une vie en commençant à 6h, argh.

    Et puis il y a ceux qui avalent les gardes, toutes à la suite. S’il pouvaient ils feraient 7 gardes d’affilées pour ensuite avoir tout plein de jour de repos. Trois gardes de 12h à la suite c’est le maximum que j’ai fait. Dans une mater d’activité modérée, dans les services, ce n’est pas la mort. Mais devoir faire trois gardes chargées du genre celles où tu manges en dix minutes à 17h entre deux patientes ben à la troisième on est content de ne pas repartir le lendemain.

    Le planning est donc un élément incontournable de la vie hospitalière, il décide de notre vie professionnel, de la viabilité de notre couple et de ce qu’on regardera à la télé.


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  • Vous pouvez me faire grecque, danseuse traditionnelle alsacienne, toréro, et même verre de pastis (que je n’aime pas les apéritifs anisés), mais il y a une chose que je n’aimerais pas être, c’est adolescente.

    Alors, quelle ne fut pas mon angoisse, lorsqu’il y a quelque temps de ça, je me suis retrouvée dans un établissement scolaire pour assister à une info sur la sexualité.
    D’abord, d’abord, on les voit, là devant le portail principal. Sac à dos pour les mecs, sac de pouffe pour les filles. Ils sont tantôt méchés, tantôt crétés, mais pas la bonne vieille crête punk, non…non. On entre. A 8h, ça sent déjà la cantine. On croise les surveillants, parfois bizarres, une infirmière scolaire. Ca parle, ça dirige les troupeaux, salle 2, puis non, la 12, zut un prof y est etc…

    On rentre en classe, ils ne font pas vraiment peur, des ptits joueurs face à un amphi de P1. Ils sont tantôt vifs, tantôt larves. Intéressés ou pas. On raconte que certains posent des questions ahurissantes, preuve que non, ils ne savent pas tout.

    Pour l’occasion j’ai essayé de me souvenir de ma propre info scolaire, lorsque j’étais jeune Knackie. C’est très vague, j’ai du voir un stérilet et une démonstration de mise du préservatif. Je n’avais pas eu le sentiment d’avoir vraiment appris quelque chose.

    Le rôle de la sage-femme lors d’une info scolaire est compliqué. Se jeter en pâture à des petits jeunes assoiffés n’est pas évident. C’est pourtant essentiel car le poids des médias, des croyances, qui racontent tout et n’importe quoi est immense. Mais c’est toujours une goutte d’eau, qui on l’espère rejoindra un ruisseau qu’elle colorera un peu.

    Les jeunes que j’ai côtoyé de loin (faut quand même pas déconner), étaient « normaux » mais avec tout ce qu’on veut dire, c’est toujours trop court. Quand je serais grande, je serais peut-être amenée à faire des trucs comme ça, peut-être pas. Ca dépend. C’est ce qui me plait dans ce métier, les différentes cases où une sage-femme peut nicher.

    En attendant, je suis heureuse d’avoir quitté l’école et ses écoliers, et son système. Des fois, je me dis quand même que j’aimerais bien y retourner incognito, en gardant toute ma mémoire mais en ayant 15 ans. Je verrais ainsi ce qu’un « plus vieux » peut faire dans ce contexte. Arriverais-je à survivre ? Raaaaah….la fac c’est quand même mille fois mieux. Les personnes travaillant tous les jours dans les collèges et lycées doivent être un peu fous :)


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