• Sage-femme, en voilà une bonne situation. Mais, ne vous cachez pas mes cochon(e)s, je sais bien que ce qui vous intéresse le plus dans les récits d’un étudiant hospitalier ce sont les histoires dénudées. Alors, je vais quelque peu vous décevoir. Par exemple, des couples de sages-femmes qui en plus bossent ensemble, ça existe mais je n’en ai encore jamais vu qui prenait le bloc accouchement comme terrain de jeu. D’ailleurs pour le néophyte c’est parfois dur de s’y retrouver.
    Ainsi, j’ai le souvenir de deux sf pour le moins sympathiques qui racontaient quelques histoires de gardes, la déco de l’appart (là je me dis « tiens, z’ont continué leur colloc après l’école…» oui bon, je suis bête). Il m’a bien fallu la moitié de la garde, leur récit de vacances et de remplissage de la feuille d’impôts pour comprendre que ces deux étaient ensemble à la vie comme à la scène. Merte, moi si je travaillais avec l’amuuuuuuuuuur, serais-je aussi sobre? Sans doute, ce doit être la seule protection.

    Alors, un étudiant sage-femme, ça doit pécho? Surement. Personne ne connait la profession mais ça n’empêche pas de faire rêver. La dernière fois où je me suis jointe à la meute estudiantine j’ai fait la rencontre de Robert, mâle de base. Robert traine dans les bars (ouai bon moi aussi), Robert est assis et un espace de sécurité de plusieurs centimètres se forme autour de lui alors que l’endroit est blindé. Robert essaie quand même de me parler et m’annonce que «aaaanh, il parait qu’ya une soirée sages-femmes ici?» Je décide de partir en Role Play et de lui répondre «Ah bon?» Et lui d’ajouter  «si siiiiiiii, t’es pas sage-femme toi?» Ben non, tiens, pour une fois je suis pas sage-femme. J’ai pourtant eu droit à LA blague, vous la connaissez bien hein, CETTE blague: «je ne suis pas sûr qu’elles soient si sages heeeeeeein». Je ne critique pas Robert, mon humour pourrait bien être son équivalent féminin, moi qui remplace «spéculos» par «spéculum» mais piiiiiooooouf.

    Donc, amour et sage-femme, vaste sujet. Je sais juste que pour réussir leurs rêves au lieu d’essayer le plan B certain tentent le plan Q. (oui, humour de Robert)



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  • Les congrès c'est sympa, on mange souvent à l'oeil, on reçoit des stylos et autres serviettes anti fuites urinaires gratuites, on a un joli badge autour du cou et surtout on se tient au courant de ce qui se passe dans notre domaine. Mais les congrès (bien que souvent gratuits pour les étudiants) reviennent quand même chers (frais de déplacements, hotel) et on n'a pas toujours le temps.

    Alors, j'ai trouvé par hasard un site qui propose différentes video de conférences sur pleins de thème, dont l'obstétrique (c'est quand même assez limité). Le voilà: http://www.canalc2.tv/
    Vous pouvez rechercher par thèmes, mots clefs (on tape grossesse et on a les quelques video). Bon je n'ai pas tout regardé parce que j'ai un peu l'impression de délocaliser l'école de sage-femme dans mon lit mais bon, de temps en temps... La retransmission d'un congrès de 2004 dédié à la grossesse normale  (obstétrique normale, nos pratiques sont elles tjrs adaptées?) bien qu'un peu vieille a un certain intérêt.

    Sur ce je repars vers d'autres activités chronophages.

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  • Je ne vais pas tarder à reprendre les cours, pour mon plus grand plaisir…enfin non pas vraiment car les partiels approchent et une trentaine de nanas enfermées dans une pièce de 10m² à l’approche d’examens, c’est terrible, et pas au sens sexuel du terme.

    Je cherchais donc un moyen de ne pas réviser tout en ayant bonne conscience alors j’ai décidé de compter mes actes depuis le début de ma vie d’esf.
    Je vous en ai déjà parlé, les étudiants sages-femmes ont plusieurs choses à faire pendant leurs études, certaines avec un chiffre minimal à atteindre, d’autres pas. Les consultations prénatales par exemple, on doit en faire je ne sais plus combien, une soixantaine. J’ai arrêté de les compter précisement, je dois en avoir fait une centaine. Je vais me concentrer sur mes actes en salle de naissance. Voilà ce que ça peut donner sur 2 stages de PP1, 3 PP2, 2 DP1 soit environ 90 gardes.

    * consultations en service d’urgence: 31 (certaines ont du se perdre)
    * surveillance des parturientes (au moins 80): 103
    * pratique/surveillance des analgésies/anesthésies: 60
    * accouchements eutociques (au moins 80): 57
    * accouchements par le siège (au moins 2): 0,5 ben oui… la sage-femme a voulu le faire celui-là. Ca à l’air d’un problème récurrent d’ailleurs les accouchements par le siège, gynéco, sages-femmes, interne (mais là bonne chance), tout le monde veut les faire. Alors les rares fois où un esf peut suivre une présentation podalique il faut tomber sur le bon gynéco qui laisse faire la sf et la bonne sf qui laisse faire l’esf. Tu parles d’un concours de circonstances.
    * accouchements multiples (au moins 2): 1
    * épisiotomies: 5
    * réfections d’épisio, de déchirures simples (au moins 30): 14 (il m’en faudrait 2341 pour que mes sutures soient chouettes *snif*)
    * délivrances artificielles (au moins 5): 1
    * révisions utérines (au moins 5): 1
    * accueil/surveillance des NNés: 73
    * surveillance du post-partum immédiat: 65

    Donc sur ces stats, 55% des femmes que je suis ont la chance d’accoucher avec moi et sur ces dernières 8,7% ont une épisio faite par une esf terrorisée et 24,5% sont recousues par une esf qui tire la langue sous son masque. 58% des patientes que j’ai suivi ont eu une analgésie péridurale ou une anesthésie locale du périnée (faite alors avec ma grosse seringue de lidocaïne muahah).
    Ces stats ne veulent pas dire grand choses car plus les années passent, plus on me laisse faire des choses. Ainsi en PP1 je pouvais suivre des femmes sans pour autant faire l’accouchement, en PP2 je pouvais faire l’accouchement sans faire l’épisio que la sf aura jugé nécessaire, et en DP1 je suis censée à peu près tout faire. Je sais juste que je ne suis pas en retard niveau accouchements (il me reste une trentaine de gardes avant le DE).

    Ca peut être intéressant d’avoir des stats sur sa pratique, ça permet parfois de réfléchir sur des choses qu’on n’avait pas remarqué.
    Mais les stats peuvent être de vils ennemis, par exemple, je ne veux pas savoir le pourcentage de cours suffisamment appris pour avoir une note correcte à l’examen, non je ne veux pas. D’ailleurs mon prochain objectif est de récupérer les quelques cours où j’ai écris comme un cochon manchot car on a remplacé à mon insu mes briques de jus de fruits par breuvage modifiant les perceptions. Aaaaaah.


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  • En créant ce blog, je voulais qu’il soit à thématique quasi exclusivement médicale. Mais, il est d’un évènement particulier qui chaque année me met en émoi, me fait danser en sautillant sur mon canapé, me tient en haleine jusqu’à tard dans la nuit et qui mérite un article de fond: le concours Eurovision de la chanson.

    Il y a longtemps, dans d’autres lieux, j’avais expliqué les habitudes électorales de la population européenne, comme vous avez sûrement tous oublié, je vais me répéter. Alors, l’Eurovision, sur quoi se basent les votes? La France a-elle enfin une chance de gagner? Les réponses maintenant!

    Tout d’abord le principe, tous les ans une vingtaine des chanteurs représentants divers pays européens s’affrontent en finale sur une bande instrumentale playback. Après de longues heures de spectacle époustouflant les résultats par pays sont énoncés un par un de manière fastidieuse et terrrrriblement haletante. Enfin, beaucoup moins depuis quelques temps puisque seuls les 3 nations recueillant le plus de votes dans chaque pays sont énoncées une par une, ensuite on a tout d’un coup. Mais passons.

    En France nous sommes particulièrement nuls, notre dernière gagnante remonte aux années 70 avec Marie Myriam. La pire représentante de ces dernières années était sans doute Virginie Pouchain qui mangée par le stress nous avait gratifié de quelques faussetés éliminatoires. L’an dernier, en pleine Chabalmania, ce fut Sebastien Tellier qui a subit les foudres des votants avec une mélodie pop-électro-chewing-gum à la fraise. Mais alors, que faut-il donc pour gagner? Certains disent que le vote est affaire de copinage géopolitique, en réalité il n’en est rien, le vote est bien évidemment sexuel (ce qui n’est malheureusement pas le cas au niveau national). Si nous nous plaçons dans un référentiel hétérocentré je dirais même que les téléspectateurs votent pour les représentants d'une sexualité alternative.

    Tout commença avec ABBA, icône gay par excellence, propulsé en haut du tableau à peu près à l’époque où notre chère Marie faisait gagner la France pour la dernière fois. Fin 9O ce fut le tour d’une transexuelle israelienne, puis les sosies danois du couple allemand Modern Talking nous offrent une chanson d’amour virile et sirupeuse. En 2003 les fausses lesbiennes du groupe TATU se présentent. A l'époque, tout le monde les croit en couple mais là c'est le drame, alors que leur popularité dans les pays de l'Est est immense, elle ne finissent que troisième. La gagnante est une turque dénudée, chantant entourée d'autres femmes dénudées qui l'attirent vers elles en l'encerclant avec des rubans roses. Là encore la thématique lesbienne est incontestable. On apprendra plus tard qu'un bug dans la comptabilisation des votes a volé la victoire au duo russe dont le chant était pourtant approximatif.
    En 2004, l'Ukraine avec
    Wild Dance préfigure déjà la victoire, deux ans plus tard des monstres de Lordi. La voix irritante de la chanteuse, sosie de Dominique de l’avant dernière Star Academy et de Jordan de Preuve à l'Appui ne l'empêche pas de gagner. Pourquoi? La prestation du groupe joue sur le tableau "guerrier", on y voit clairement un rappel vers les séries des années 90 type Hercule et Xéna la guerrière. Or, qu'y a-t-il de plus troublant que le couple Hercule/Yolas si ce n'est Xéna/Gabrielle? (et Batman/Robin). Ces deux séries médiévales comportent un univers gay incontestable, en plus d’effets spéciaux dignes des meilleures choré de l’Eurovision actuel.
    En 2006, le groupe de "monster rock" Lordi remporte le concours. Le monde respire, enfin on peut voir des choses qui bougent, des flammes, une hache-micro, un chapeau finlandais, on n’a qu’une seule envie, courir vers eux et leur arracher bottes et pantalons. D’où leur victoire méritée.
    En 2007 une chanteuse en costard/baskets ressemblant à s'y méprendre au japonais Hiro d'Heroes, interprète une chanson remplie d'émotion pendant que des femmes en costard sexy se frottent en cercle. Le gaydar voit rouge, d’ailleurs la chanson n’est pas complètement pourrie pour de l’Eurovision, cette demoiselle remporte donc le concours.
    En 2008, c’est l’incompréhension, un faux bogoss russe qui a perdu les autres membres de son boys band gagne. La deuxième est une horrible bonne femme pseudo-sexy qui se dandine avec des danseurs sur une musique de Macumba. Où sont donc passées les hormones des téléspectateurs?? Feraient-ils machine arrière? L’année 2009 sera capitale pour savoir si ce n’était qu’un moment d’égarement où un véritable virage sexuel.

    Alors cette année avons-nous une chance? Et bien Patricia Kaas nous représentera, je pense qu’elle chantera juste, bon point mais pas tellement nécessaire. La musique est triste, pas vraiment un atout. Que le texte soit en français ne nuit pas, la Serbie a bien gagné en chantant serbe. Je dirais qu’elle pourrait gagner si elle venait soit complètement nue, soit en jouant sur une tension sexuelle avec des danseuses tristes, ou mêmes des danseurs après tout mais dans ce cas il faudrait qu’elle se travestisse. Oh oui voilà, qu’elle nous fasse un numéro de Drag King! Parfaite transition avec la Serbe de 2007. Je m’étonne moi-même de mes super bonnes idées. Et s’il fallait le faire?

    L’Eurovision c’est le 16 mai, vous pouvez m’inviter dans votre salon, je ne serai pas en garde!


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  • Dans une maternité, l’accouchement de jumeaux est toujours quelque chose d’un peu plus. Un peu plus de bébés à l’arrivée, un peu plus de monde autour, un peu plus de risques.
    Pour palier à ce un peu plus de risques, l’accouchement a lieu en salle de césarienne, non pas pour faire une césarienne, mais pour avoir tout sous la main au cas où. Le travail se passe donc normalement et à dilatation complète la maman est transférée en salle, l’équipe médicale complète est appelée.
    Par équipe médicale complète on entend en plus de la sage-femme, le gynéco, l’anesthésiste, le pédiatre…
    Au final, a fortiori dans un CHU on arrive à beaucoup de monde: la sf qui suit le travail, l’étudiant sf qui suit le travail, les personnes s’occupant de la salle de césa (sf ou infirmières), le jeune interne de gynéco, le vieil interne de gynéco, le gynéco, l’interne d’anesthésie +/- l’anesth, l’aide soignante de la salle de césa, le pédiatre lui se tient à l’écart son challenge étant d’arriver pile quelques secondes avant la naissance.
    Pour la maman ce doit être très impressionnant. Alors on la briefe pendant la grossesse, pendant le travail, pendant le déménagement.

    Une fois j’ai suivi une grossesse gémellaire en travail. Challenge pour moi, réussir à tenir mon rôle lors de l’accouchement, car il faut savoir qu’un étudiant sage-femme doit tenir un relevé d’actes et parmi celui-ci l’item: participation active à au moins deux accouchements de jumeaux. Ce n’est pas toujours évident de ne pas se faire « piquer » l’accouchement par l’interne qui doit surement avoir l’item: pratique de l’accouchement eutocique mais un peu plus à risque quand même, dans sa formation.
    Donc voilà, ma patiente je la suis depuis une troitaine d’heures, elle est à dilation complète, on la transfert doucement, pas le feu, faut que J1 descende un tit peu. Une fois dans la salle c’est l’effervescence, tout le monde s’active à tout préparer, monitorage etc...puis une fois tout installé on attend. Ma patiente ne semble pas terrorisée, c’est bien. Ma sf part faire un truc et la jeune interne commence à mettre ses gants. J’en prend alors une paire, me cale face à la patiente et commence à lui parler pour me donner une contenance, faire comprendre aux autres que j’ai suivi le travail et que c’est un peu mon rôle quoi. Je lui demande si elle n’est pas traumatisée, lui explique que pendant la contraction on essaiera de pousser trop fois, puis repos etc. En même temps je mets mes gants. Une contraction arrive, je lui demande d’essayer et la tête descend très bien. L’interne toujours à côté de moi ne dit rien, le chef un peu plus loin non plus…alors ben je continue à la contraction suivante.
    Ma sf revient, chouette, et du coup elle se met à la place de l’interne. Je ne pense presque pas à la multitude de paires d’yeux braquées sur moi, je suis concentrée sur autre chose. Je suis étonnée par la capacité de la maman à super bien pousser dans cette situation. La tête se dégage, les épaules aussi, et voilà un escargot tout chaud.
    Pour le second jumeau qui n’était dans une position idéale au départ je laisse la place le temps de vérifier à l’écho et puis qu’il se tourne finalement tout seul. Le vieil interne qui a pris ça en charge «fait» donc l’accouchement avec le jeune qui pourra alors également cocher sa liste de choses à faire.

    Tout est donc bien qui finit bien, deux bébés en bonne santé, un périnée intact et des statistiques étudiantes comblées. Je suis contente que les choses se soient déroulées sans heurt. Je suis partie du principe où si on me dit rien et bien je fais comme si j’étais seule avec ma sf, on m’aurait d’ailleurs reproché le contraire.


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