• En ce moment j'étais plutôt à l'abris dans un stage cool et sympathique à cheval (sss) entre le libéral et l'hôpital, confronter les prises en charges toussa toussa. Intérressant, pas stressant, me laissant du temps pour moi. Après mon stage de bloc ça faisait du bien. Puis, j'ai rencontré des compagnons étudiants racontant leur déboires entre mémoire, interrogations, pannes sexuelles etc... et j'avais un peu l'impression de vivre hors du temps. Les évaluations ne me font plus si peur, le mémoire c'est chiant mais je ne pense pas être à la bourre malgré le peu de temps que j'y consacre en ce moment, les partiels qui arrivent...wé bon... Et puis voilà.
     
    Non, vraiment, ces temps-ci je suis plutôt youpi et je passe plus de temps à trouver comment se retrouver en charmante compagnie malgré des emplois du temps d'étudiants ministres que stresser à cause de tout ce qu'il y a à faire. Comme un impression d'être à contre-courant...ça me fait rire.

    Alors voilà, la dernière année, le mal absolu, l'année de la mort qui tue. Oui d'accord. En attendant ça reste pour l'instant l'année où je suis heureuse de me projetter un peu plus loin que les études et même si je ne sais pas du tout où je serai fin juin, que je ne sais même pas ce que je veux faire avec mon diplôme, je m'en foutrai presque. Je suis juste bien, plus à l'aise dans le travail et surtout pas que.


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  • Voilà, la dernière année est bien amorcée, je suis grande (non pas vieille, ça c’est pour le diplôme). J’ai déjà quelques stages de 4ème années (5ème si on ne fait pas parti du gouvernement et qu’on sait compter) derrière moi et je ne suis pas encore décédée. En général les jeunes me demandent : « anh et alors ça fait quoi d’être en dernière année ? » Et bien, tu tapes les codes des portes sans regarder, t’oses t’assoir lorsque tu n’as plus rien à faire, et t’as un salaire à 3 chiffres.

    Et puis, le truc fondamental c’est qu’on te prend au sérieux. On t’accueille avec la blague que tout le monde fait « oh t’es en 4ème année, je vais pouvoir partir et te laisser tout gérer alors ». Et puis, tu dois décider. Des trucs qu’avant tu te cachais derrière la sage-femme et ça fait peur. Tu reçois des patientes, seule. Tu fais l’examen, seule. Et tu décides de ce que t’en fais, presque seule. Tu décides si elle rentre chez elle, si elle part en salle de naissance parce qu’elle est en travail, si elle reste car elle est en pré-travail, si on l’hospitalise parce que blablabla… Certes, il y a toujours quelqu’un derrière toi, mais ce quelqu’un se base sur ce que tu as trouvé avec tes pitites mains à l’examen et ne vérifie pas. Alors au début on a peur, on se demande « ne l’ais-je pas envoyé trop tôt en salle de naissance ? » En général les sf de salle ne reexaminent pas une femme venant des urgences, alors si on lui pose la péridurale, que finalement elle n’est pas vraiment en travail et qu’elle stagne, qu’elle stagne et que finalement on lui fait une césarienne pour stagnation de la dilatation c’est un peu con ^^. Alors je me renseigne sur les patientes que j’ai envoyé ailleurs, je regarde ce qu’elles sont devenues et pour le moment je ne me suis pas trompée.

    Ensuite, les sf sont un peu différentes. Elles te considèrent plus comme une future collègue, sont plus cool, ne te reprochent plus de ne pas être à 3 endroits différents en même temps et ça fait du bien.

    Enfin, on mesure le chemin parcouru. Seul, finalement on ne sent rend pas compte qu’on a beaucoup progressé, mais en regardant les étudiants plus jeunes, on voit quand même quelques différences. Les plus jeunes pour poser une perfusion font leur détersion tout bien…tout bien…mais nondédiou, rien que pour la première couche de savon ils mettent 2 minutes, sachant qu’il y a 4 temps, 8 minutes pour une détersion ça met la sage-femme psychorigide en colère. Ils sont mignons à ne pas savoir des choses qui pourtant nous paraissent évidentes, comme si on l’avait toujours su. Et puis ils nous posent des questions, plein de questions, et on se surprend à savoir répondre. Raah.

    Alors voilà, un jour, bientôt je serai diplômée. Je suis plus à l’aise. En salle de naissance je réussis même à suturer c’est dingue. Ca m’est venu un peu d’un coup, lorsque j’ai cessé de me poser des questions métaphysique sur « qui va avec quoi » et simplement me dire « ça, ça va avec ça et zoup, je pique et je vois ». J’ai même appris à faire des nœuds à la main comme les chirurgiens (merci tout plein à latiatia ^^), juste pour frimer, mais rassurez-vous, je tire toujours la langue sous mon masque.


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  • Le métier de sage-femme nous apprend très tôt à être dans le bureau du fond à gauche sans fenêtre. Déjà, l'obstétrique, quelle étrange discipline. Ce n'est pas l'intelligence surhumaine du cardiologue, l'omniscience digitale du chir viscéral, l'obstétrique c'est l'empirisme, la médecine du farwest où on part chercher les gosses à la louche. La sage-femme dans tout ça...toujours personne ne sait qui c'est.

    Nos patientes, ce sont les femmes, toutes les femmes, et des fois celles que personne ne veut. On s'occupe régulation des naissances? Soit, les bureaux du centre de plannification familiale seront au sous-sol du bâtiment et la dame de l'accueil répondra à celles qui les cherchent "anh? connais pas". Lorsqu'on accueille beaucoup d'immigrés de toxicomanes, de malades chroniques type VIH ou hépatites, les cliniques autour parleront de nous comme du Diable, ou tout simplement des pauv' types n'ayant rien compris à la vie, l'africaine séropositive n'est pas une patiente noble.

    Et puis des fois, au sein du même établissement il y a des disparités: ici, on n'y va pas, ce sont les problèmes de spermatozoïdes. Et là bas...là bas...attention, on ne sait même pas ce que c'est, il parait qu'on y voit des patientes...mais lesquelles, mystère. Ce qui est drôle c'est qu'on a beau être étranger, malade, pharmacodépendant (c'est plus classe) on n'en reste pas moins quelqu'un comme tout le monde. Le nombre de pharmaciens, professeurs, dentistes dans leur pays et qui se retrouvent à faire des petits boulots de garde d'enfant, ménage et autres est impressionant. Et t'as DRH pourrait très bien avoir vécu une jeunesse des plus turbulentes, être passée par différentes substances, compagnons, s'en retrouvée marquée à vie sans pour autant avoir une étiquette sur son front.

    Nous sommes entourés d'humains peu fréquentables ma bonne dame. Et moi en consultation ou autre, j'ai parfois la chance de les cotoyer. J'apprends des tas de choses sur les gens, leur réaction, comment s'en sortir ou leur capacité desespérante à s'enfoncer. Je fais mon boulot, je les accompane dans leur parcours de grossesse et en échange ils m'apprennent des choses. C'est de bonne guerre. Ma maman m'a toujours dit de ne pas parler aux gens bizarres, il va peut-être falloir revoir mon éducation ^^.

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  • Souvent les hospitaliers sont sollicités pour faire grève...mais la grève à l'hôpital ce n'est pas la séquestration d'un patron, ni même des patients (ceux là, moins on les voit...), la grève à l'hopital c'est...rien. Un joli brassard "en grève" tout au plus.

    Enfin non, j'exagère, des fois il y a des "heures de grève". Je ne sais pas quel texte définie ça, mais souvent lorsqu'un appel à la grève est lancé, une feuille circule pour que le personnel (sages-femmes en l'occurence) se déclare gréviste et dise à quel moment il sera absent. Alors comme ça, ceux qui commencent à 8h d'habitude viennent à 9, ceux qui partent à 17h le feront à 16 et la particularité de la journée de grève c'est que tout fonctionne normalement. Du coup sur une journée de 8h, si on décide de se prendre une ou deux heures de grève et bien on se débrouille pour finir son boulot en 7 ou 6 heures. Je reste perplexe sur l'utilité de la grève...



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  • Bon, fustigez-moi, frappez moi (mais trop fort), ça fait un tit moment que je n'ai pas posté ici...mais euh...je suis occupée! Entre le stage, le mémoire, la vie (je sais, c'est honteux pour un blogueur d'avoir une vie, pardon).

    Donc en ce moment je me ballade dans le service de la maternité. C'est plutôt tranquillou. Ca fait du bien d'avoir un stage où tu ne stresse pas plus que ça, où tu fais même des blagues avec les sages-femmes. Je me suis également découverte une nouvelle passion: faire les lettres de sortie sur l'ordinateur. (on est geek ou on ne l'est pas). Tu fais ça, ça te prend 5 minutes et ça permet de revoir tout le dossier, comment s'est déroulée la grossesse, ce qui s'est passé à l'accouchement, ce qu'on a fait pendant le sjour en suites de couches...en gros ce qu'on nous demande de faire en évaluation. Du coup on apprend peut-être plus à faire ça qu'à poser une courbe tensionnelle à une femme qui était suivie pour pré-éclampsie.

    Au niveau clinique j'ai amélioré mon discours d'examen, un truc de dingue. "Aujourd'hui on va faire l'examen de sortie et dans le cadre de cet examen il y aura un toucher vaginal à effectuer pour voir comment s'est remis le col et s'il n'y a pas de problèmes au niveau de l'utérus". Et là...de l'intérêt du TV en suites de couches? Bon déjà ça permet de voir s'il n'y a pas des compresses qui traînent, on recherche des signes d'infection au niveau de l'utérus et savoir comment est le col...ouai bon. Je suis mitigée sur son utilité à J3. Il y a des maternités qui ne le font pas, les patientes ne meurent pas pour autant.

    J'ai amélioré mon discours sur les conseils "dans 6 à 8 semaines il y aura une visite à effectuer avec la personne qui a suivie votre grossesse à cette occasion elle pourra vous prescrire les séances de rééducation du périnée..." J'ai parfois l'impression d'être un ptiit robot...

    Et puis au troisième jour les mamans qui vont bien s'en vont. Tout le moonde veut partir le plus vite possible avec son bébé. Le troisième/quatrième jour, jour de la montée de lait, du baby blues, de la reprise de poids du gamin et de la sortie. Après on nous apprend que telle ou telle maman à fait un décompensation psy...nous on l'avait à peine vu. Je comprends bien que de nos jours on ne garde plus les mères 15 jours à l'hôpital, qu'il y a des libérales qui peuvent assurer un certain suivi et se déplacer pour 2 euros l'heure mais bon...trois jours, ça limite peut-être l'intérêt des suites de couches à l'hôpital où à J1 on se retrouve déjà à parler contraception.

    Et puis voilà, il y a le mémoire que je veux qu'il avance bien tant que j'ai un peu le temps et que les cours n'ont pas repris. Aaaaaah!



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