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  • Exemple de massageA l'hôpital on reçoit beaucoup de pub. il y a quelque temps j'ai reçu de la part d'un labo d'huiles de massage un guide sur les massages pendant la grossesse et l'allaitement. On y voit tour à tour une femme heureuse de se masser seins, fesses et périnée.

    Mais, le massage du périnée, ça marche vraiment? Je suis allée voir sur le site de la cochrane qui regroupe toutes les études faites sur un sujet, mélange tout ça et en fait une conclusion
    accessible à tous, un long article pour les abonnés. Ils disent donc que le massage périnéal en fin de grossesse réduit le risque de traumatisme périnéal, surtout pour les femmes n'ayant jamais accouchées par voie basse.

    En attendant moi mon petit guide ressemble à un guide de la masturbation.
    Mais, masser n'est pas branler, pour preuve, ce n'est pas vraiment agréable, ils le disent bien dans le bouquin. je cite: En pratiquant quotidiennement les étirements solaires (ndlr: massage interne ou le pouce est censé mimer la tête du bébé qui sort) vous vous familiariserez avec ces sensations qui de "douleurs", deviendront "repères", "ca y est, je sens que le bébé va naître".
    Oui bon, on va peut être un peu loin là...Prendre conscience du périnée c'est bien, mais un accouchement peut-il vraiment se comparer à ce genre du massage tout périnéal qu'il soit? Ché pas mais moi ça me fait un peu rire la femme qui "se masse" en réfléchissant et en se disant "ah oui...là effectivement ça appuie, je sens que le bébé va naître".

    Si on veut aider les femmes à se préparer à l'accouchement voie basse sans qu'elles se retrouvent totalement perdues face à des sensations inconnues est-ce vraiment en leur conseillant de se trouver un endroit calme, de s'enduire d'huile, et de suivre les étapes d'un guide pour masser le périnée, qu'on leur prêtera main forte? L'accouchement n'est pas acte qui se réfléchit et les femmes en salle de travail qui ne cessent de se demander comment faire ci/ça, quels muscles contracter etc...s'embarquent dans une galère!

    Plus que masse ton périnée, j'aurais plutôt envie d'écrire masturbe ton périnée et rien à voir avec l'accouchement. Parce qu'une des choses que je trouve le plus choquante au quotidien c'est le nombre de femmes qui ne connaissent pas leur corps et se retrouvent toute surprise devant des choses finalement communes. Avoir besoin d'un guide pour finalement toucher son corps sous le prétexte du "je me prépare à la naissance de mon baybaaaay", fait honte aux femmes.

    Vous aurez donc bien compris que je m'éloigne des quelques bienfaits obstétricaux du massage du périnée. Il évite déchirures, épisio? Bien. Il faut vraiment être enceinte et soucieuse de l'intégrité de son périnée pour se rendre compte que là bas il y a muscles, réflexes et parties molles? Vous me désespérez :o)
    Décidement non, la préparation à la naissance (et à la parentalité) n'est pas juste destinée à se préparer à accoucher.

    Pour finir, je balance en pature un lien pour ceux qui seraient interessés il s'agit d'une asso Marseillaise qui traite de tout ce qui est sexualité, grossesse etc... j'ai aperçu une de leur sage-femme dans un congrès, sa conférence était sympathique, leurs séminaires peuvent être intéressants, de même que leurs posters/cartes.


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  • Lorsqu'on fait des consultations prénatales, on s'appelle consultant, on a la classe et parfois même une place de parking. On arrive heureux le matin à huit heures en se disant "yeah ce matin pas plus d'une heure de retard". A huit heures trente la patiente de huit heures se pointe en même temps que celle de 8h20. Youpi.
    Allez, on la prend, on consulte, c'est chouette, ça se termine, on ouvre la porte pour la faire sortir, trois paires d'yeux nous scrutent. Ok trois dossiers en attente. On agrippe le premier de la pile, on consulte, on réouvre la porte, 5 paires d'yeux se tournent vers nous. Au fur et à mesure de la matinée le mont de dossier ne cesse de croitre. A onze trente tout le monde est arrivé, pour une patiente prise, aucune ne se rajoute, on a enfin l'impression de sortir la tête de l'eau. Le secret, ne pas penser au bus de femmes enceintes qui nous attend dehors. Non, non, dans la salle de consultation une seule future maman se trouve face à nous, on sait par avance ce qu'on va faire/prescrire de manière routinière selon le terme de la grossesse, puis l'aléatoire de la consultation, le plus rigolo.

    Autre chose de rigolo, le flacon d'urine. A lui seul il décrit la personne de manière précise et subtile. Avant de consulter, je n'avais jamais remarqué qu'il y avait autant de façons différentes de se comporter avec une telle chose. A chaque consultation on demande à la dame d'uriner dans ces jolis petits pots à bouchon rouge pour ensuite faire une "bandelette urinaire". Problème pour elles, que faire du petit pot dans la salle d'attente?
    Il y celles qui le cachent précieusement au fond du sac, d'autres qui l'emballent dans une boule d'essui main, d'autres encore qui le déposent fièrement sur la chaise d'à côté. Le plus intéressant est ensuite la manière dont elles se comportent avec une fois entrée dans la salle de consultation.
    Il y a celles qui "l'oublient" dans le sac, d'autres qui le sortent et le posent tranquillement sur le bureau, d'autres qui sortent une boule de papier et sous 3 cm d'épaisseur le précieux graal. Et puis, mes préférées, celles qui ont soigneusement pris le temps de le recouvrir d'une fine couche de papier de manière à cacher parfaitement la partie transparente tout en laissant le bouchon rouge facilement accessible. C'est toute une technique. Je n'imaginais pas qu'une analyse urinaire pouvait engendrer une telle problématique pour les personnes concernées. Alors, grand seigneur, lorsque je vois la personne toute penaude avec son petit pot, je lui propose de le placer dans l'espace "examen" de la salle, pour ainsi éviter de croiser l'objet du délit. J'ai mis un peu de temps à comprendre car personellement ça ne me dérange pas de discuter un pot à pipi sur le coin du bureau. Un flacon d'urine c'est propre (enfin quand il est rempli à rabord c'est chiant) , par contre, j'aime pas les prélèvements vaginaux ou les frottis qui trainent.

    Sinon, petite question à toi, jeune fille qui me lit. Quelle est la durée de ton cycle (sans pilule of course)?
    Si la réponse comporte au moins deux chiffres tu me rassures. J'ai parfois l'impression de mal m'exprimer, voir de ne pas parler français...mais la moitié des femmes à qui je demande la durée de leur cycle me répondent 4 jours...ce qui correspond à la durée de leurs règles. Au départ ça m'interloquait, maintenant je sais que ça fait parti des 50% de chances de mauvaise réponse.

    Quoiqu'il en soit, les consultations ont un côté sympathique lorsqu'on les gère entièrement et que la sf arrive juste pour signer les ordonnances mais c'est toujours frustrant de ne voir la patiente qu'une fois. Un intérêt important quand on consulte c'est le suivi, et moi, pauvre étudiante ben que dalle. On verra une fois grande.
    Il reste bien sur le plaisir de voir des futures mamans toute heureuse de venir ici pour la première fois, leur première grossesse, et qui ont soif de savoir ce qui va se passer. (elles sont belles et cassent mon moi rabat-joie). Il y a aussi celles inquiètes qui sortiront un peu plus confortées...bref, il y a des gens. Moi qui n'aime pas forcément les gens d'une manière général, pris un part un ils en deviennent potables. Magie qui s'allume lorsque je m'assoie au bureau, et qui s'éteind lorsque je regarde l'ensemble de la salle d'attente.


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  • En tant qu'étudiant, nous passons la plupart de nos stages et donc la plupart de notre temps au CHU. Nous avons cependant le grand bonheur de nous voir attribuer un espace rien qu'à nous, le vestiaire des esf. Toujours accessible (sauf quand les AS entreposent les chariots devant), c'est un peu le seul espace  (avec les toilettes) où nous sommes en totale sécurité.
    Il nous sert tantôt de lieu de recueillement, de confessional, d'oasis luxuriante au milieu du désert, et accessoirement d'endroit pour se changer. Quand dans le service on a tout fait et qu'on arrive plus à faire semblant d'être occupé, quand on a finit nos consultations/écho du matin et que ça reprend à 14h, le passage par le vestiaire est un élément salvateur de la journée, où l'on espère croiser un copain dansle même désarroi. Le vestiaire ne reste jamais seul bien longtemps.


    Alors bien sûr il y a des horaires plus chargés, le matin à huit heures par exemple. Les esf du bloc, des suites de couches, des grossesses pathologiques, des consultations se croisent, mais à tout moment il y a un esf qui arrive, un autre qui part, c'est beau.
    Moi j'y reste un certain temps. Je pars toujours le plus tard possible. Ben oui, ça sert à rien d'arriver trop tôt car la sage-femme ne sera ptete pas là, les patientes (si on consulte) seront forcément en retard (et débarqueront toutes en même temps), et pire, la sf qu'on relève pourrait nous demander de faire quelque chose qui nous ferait louper la dite relève (et après on est heureux). Il faut se la jouer stratégique.

    Du coup, quand je me retrouve à l'extérieur, dans un autre hôpital que le CHU, je me retrouve à partager le vestiaire (en général un coin près de nulle part, le plus original que j'ai eu étant dans l'office où on mange) avec les vraies sages-femmes. Pas de petites pauses possibles, pas de grands piiiiiiiiouf avant de commencer la journée et ça me manque. Pour moi le vestiaire fait parti intégrante de mon rituel de début et fin de journée, j'y met mon déguisement et c'est parti, je me met à jouer à l'apprentie sage-femme.


    Sinon rien à voir mais je vous laisse avec cette video rigolote des Beatles essayant tour à tour d'être vu par la caméra (surtout Ringo le pauvre, on dirait Averell)


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  • On dit souvent qu'une fois diplômés les (e)sf deviennent hargneux, voir dangereux avec leurs cadets. Spirale infernale de l'enfant battu? Oedème aigu des membres inférieurs sans protéinurie ou HTA associées? Ce questionnement mériterait un mémoire à lui tout seul.
    Personnellement je n'ai jamais pu vérifier cette triste constatation. En effet, je n'ai pas vraiment travaillé avec d'anciens esf que je connaissais plus qu'un salut dans les couloirs. Ca va finir par changer, vu que plus les promos se diplôment, plus je connais les heureux détenteurs du précieux bout de papier.
    Quoiqu"il en soit en vieillissant je regarde tous ces jeunes étudiants plein d'entrain. Les premières années qui de savent pas où se mettre, qui remplissent consciencieusement leurs objectifs de stage en croyant naïvement que quelqu'un s'en souciera. Les deuxièmes années qui touchent (enfin) à l'obstétrique et commencent à se rendre compte de certaines incohérences pédagogiques. Les troisièmes années, moi, même plus étonnés, jonglant avec le système pour tenter de survivre tout en travaillant à attraper une formation de qualité. les quatrièmes années....l'année cruciale où le transformation commence MUAHAHAHAH!

    A la base moi je suis gentille, mais si en plus je prends une certaine assurance et que je détiens un certain savoir, je me retrouve à gérer le petit esf perdu qui vient d'un autre service pour amener une patiente alors que la sf qui a bien d'autres choses à faire le rembarre gentillement. Je me retrouve également à "prendre" volontairement le professionnel le moins "évident", parce que je suis un peu plus armée que le bébé poilu qui vient de naître. Etre gentil c'pas sexy ma bonne dame. Néanmoins ça ne me dérange pas plus que ça tant que je ne passe pas mon temps à ne faire que ça.

    Alors en grandissant on change peut-être dans notre manière d'être, peut-être même qu'on ne s'en rend pas compte. Je n'ai d'ailleurs connu que des esf disant "une fois diplômé je serais gentil avec les étudiants". Et pourtant la faune hospitalière reste parsemée de "mauvaise pioche". Ca fait parti du miracle de l'être humain qui croit avoir la maitrise de soi et de son avenir.
    La blague.


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