• N'importe quel étudiant (et sûrement professionnel) est sujet au doute, anxiété, peurs profondes et irrationnelles.
    Moi aussi.
    D'ailleurs mon prochain stage a lieu aux portes de l'angoisse: le bloc obst du CHU. Ca fait quasi un an que je n'y ai pas mis les pieds. Vais-je me rappeler s'il faut 4 ou 5 trousses à accouchements dans les casiers des salles? Vais-je me souvenir de l'ordre des feuilles lors de la constitution des dossiers vierges? Ces questions me sont insupportables. °rires°.
    Plus sérieusement ça m'embête de débarquer en milieu d'année comme ça avec forcément leurs habitudes qu'il va falloir faire ressurgir de mon cerveau reptilien. Saurais-je toujours placer une tocographie interne? sachant que les sf ne s'attendront pas à ce que je patauge sur ça. Pourrais-je toujours placer une électrode au scalp sans m'imaginer ce que ça me ferait à moi?

    Au niveau accouchement je suis plutôt à l'aise et j'aurais forcément moins de "liberté" qu'en périf'. D'ailleurs moi des libertés je n'en veux pas plus que ça, ça m'avait vachement destabilisé dans les petits hôpitaux et j'avais l'impression parfois de manquer de conseils de personnes averties. Du genre je propose un truc et la sf me dit ah tu fais comme ça toi....ok... sauf que moi je fais juste ce que j'ai déjà vu faire et si ça se trouve la sf avec qui je suis à ce moment précis a un truc plus intéressant en poche...sauf qu'elle ne me le dit pas, à moins de la relancer plusieurs fois.
    Bref. Il faut que je m'améliore sur les sutures et ce n'est pas évident. En gros soit la sf se barre et tu te débrouilles toute seule l'appelant de temps en temps pour qu'elle regarde si elle a le temps soit elle fait à ta place parce qu'il faut se dépêcher. Les sf qui passent de loooooongues minutes auprès de toi pour te guider ne sont pas légion.

    Et puis, la reine de toutes mes peurs professionnelles, vous la connaissez, l'épisiotomie. J'ai déjà dit ici que j'en avais réalisé deux et demi. Le demi est plutôt original vous en conviendrez. Je vais donc vous raconter comment j'ai réussi pitoyablement à faire une demi-épisio. Un primi arrive à dilatation complète à quelque chose comme 35SA, le bébé va donc être prématuré. Pas de salle de travail dispo, on l'installe en pré-travail dans un lit, on amène de quoi faire l'accouchement toussa. Zoup elle pousse, le bébé avance couci, couça. Arrive un moment où il joue au yoyo avec le périnée. La sf veut abréger l'expulsion du fait de la prématurité et me fait signe de couper. Je me dis que ué, à la prochaine contraction il sera sans doute là, je prépare les ciseaux itou, contraction, oh ça avance, je me dis que bon ya ptete pas besoin, puis elle n'a pas de péri... La tête avance, avance, avance, et repart, encore raté. La sf devient de plus en plus insistante et je me dis que si je ne coupe pas elle va finir par quitter sa place près de la maman pour venir m'étrangler. Donc, autre contraction, allez, chui prête je ferme les yeux, j'y vais. A peine je coupe 1cm que le tête sort, le reste vient avec, voilà. Et là, je ne sais pas comment je me suis débrouillée mais j'ai remarqué que je n'avais coupé que la peau, un peu comme si j'avais fait une incision au bistouri.
    Ben vi mais j'ai peur. Peur de mal couper, de trop couper et surtout peur qu'une fois l'épisio faite la tête foetale se défléchisse brusquement et crée une déchirure plus ou moins grave en plus de l'épisio. Je crois que c'est ça qui me rebute le plus. Il faudra que je travaille là dessus.

    Alors voilà, comme toujours on vera bien. Le bloc du CHU s'est d'ailleurs beaucoup amélioré et la dernière fois que j'y suis allée toute le monde été gentil. Mais en attendant j'ai encore le temps de souffler un peu hehe.

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  • Comme je l’ai déjà laissé entendre, mes premières piqûres ont été des moments forts de ma petite vie d’étudiante. Bah oui, dans l’idée générale, les gens voient souvent les infirmières comme des piqueuses invétérées. C’est pas faux cela dit, même si c’est pas le plus gros du boulot, mais une chose est sûre, piquer, on sait faire.

    * Lueur sadique dans les yeux *

    Donc mes premières effractions cutanées. Je découpe un peu, parce qu’il n’y a pas qu’une sorte de piqûre.

    Ma première sous cutanée.

    La classique piqûre d’insuline, avec le fameux stylo. Mon 2e jour du premier stage, en maison de retraite. Une dame que j’aimais bien. Que l’infirmière a prévenu que c’était ma toute première. Elle s’est tout de suite prêtée à mon apprentissage. Faut dire qu’une diabétique, les aiguilles, ça lui fait pas peur. D’abord le petit hémoglucotest, au bout du doigt. Puis le stylo à insuline, j’étais comme une poule qui découvre un couteau. Aucune idée de « comment ça marche ce truc là », mais j’ai pas trop voulu passer pour une idiote alors je me suis débrouillée comme j’ai pu. J’ai vérifié 15 fois la prescription, ai fait vérifier mon stylo et je me suis lancée. Je me souviens, c’était juste avant le repas, dans le couloir. J’aurais préféré de meilleures conditions de baptême, mais apparemment ça n’avait l’air de choquer personne. Tremblante, je fais le fameux pli cutané, je pique, j’injecte, je dépique. Trop fière.

    Depuis, des sous cut, j’en ai fait un paquet entre l’insuline et les anticoagulants. Je les aime bien d’ailleurs (oui je rappelle que je suis une sadique), et celles là les patientes veulent toujours que je les refasse tous les jours parce que je fais pas mal apparemment (faut bien s’envoyer des fleurs de temps en temps, je suis très forte en sous cutanées).


    Ma première intramusculaire.

    2 jours plus tard. La fameuse piqûre dans les fesses ! La plus connue, la moins courante. J’avais appris sur un morceau de sopalin.
    Là le patient était un monsieur psychotique. C’était de l’Haldol, 6 ampoules. J’avais pas mal d’appréhension, parce que dans les fesses, le patient est retourné, il ne voit pas, ça fait mal, c’est hyper intrusif. Même aujourd’hui encore j’ai du mal avec celles-là parce qu’il y a une dimension psychologique non négligeable (j’ai entendu un patient dire un jour qu’il se sentait violé à chaque fois). Bref je l’ai préparée et j’y suis allée, faut bien se lancer. Quart supéro externe de la fesse, une trouille pas possible de tomber sur le nerf sciatique, mais je prends mon élan et je pique. Surprise, ça rentre comme dans du beurre. C’est en injectant que ça a été plus dur, l’Haldol étant très huileux. Confiante, j’avais poussé le piston et…. Rien ! Pour arriver à l’injecter, j’ai dû pousser comme une malade. Pauvre patient. Mais j’étais fière une fois de plus, même si selon l’infirmière du moment, j’aurais fait le même geste si j’avais joué aux fléchettes… Moins d’élan peut-être la prochaine fois !

    Ma première prise de sang.
    Toute une histoire. C’était le seul truc qui me dégoûtait, je ne sais pas pourquoi. C’était mon 2e stage, en psy. Première prise de sang à un patient arrivé la veille. Je cherche la veine, je cherche… Je me sens stupide, le monsieur… Il a pas de veine ! J’y suis bien restée 10 minutes sans rien trouver, sans oser regarder l’IDE et le patient en face. Rouge comme une pivoine, j’ai avoué que je trouvais pas.
    Il s’est en fait avéré que ce patient était toxicomane et que ses veines étaient détruites. On a fini par le piquer en intra-artériel. Ouf, ce n’était pas moi qui divaguais.

    J’ai été sauvée quelques temps plus tard par un jeune patient qui avait des veines superbes, je n’avais que l’embarras du choix. Le sang qui s’est écoulé dans le tube m’a fait l’effet d’un miracle. Ca me fait toujours cet effet là d’ailleurs, une sorte de jubilation (« ouaiiiiiis j’ai réussi, je vais pas être obligée de repiquer ») jusqu’à ce que je me rende parfois compte que j’ai oublié un tube et que je dois aller l’expliquer, rouge et penaude, au pauvre patient qui va devoir souffrir une 2e fois.

    Quand je réussis à faire tout le tour des prises de sang, je reviens triomphante comme si j’avais sauvé le monde, je brandis mes tubes comme des trophées, ça me fait presque la matinée. Puis j’ai découvert que ça me dégoûte quand je vois les autres le faire, mais qu’une fois qu’on s’y retrouve, on ne voit que la veine et ça passe beaucoup mieux. Faut juste gérer le patient à qui ça fait peur. Ca m’est arrivé une fois, un grand gaillard qui a l’air costaud et sûr de lui, et qui me dit d’une voix timide « mais euh j’ai peur des piqûres, j’ai peur du sang… ». J’avais plus peur que lui, si je l’avais ratée il m’aurait sûrement mis une droite.


    Mon premier cathéter.

    Je n’en ai réussi qu’un seul pour le moment. Sur une infirmière, mon premier. Depuis j’ai réessayé deux ou trois fois, pas moyen de poser un KT. Je sais pas, je dois avoir un problème psychomoteur. Curieusement, je bloque quand je vois le sang arriver, je ne sais plus quoi faire. Et les IDE avec moi à ce moment ne m’ont pas tellement aidée. Résultat, changement de draps, nettoyage du sang par terre (on croirait qu’on a torturé la patiente), repiquage. Merci d’être passée Fant4zy.

    Je vous avoue que je suis hyper frustrée sur les cathéters, mais bon un jour j’y arriverai bien. J’organiserai une soirée pour fêter ça.


    Ma première intraveineuse.


    A mon dernier stage. Grâce à une SF (mouah je les aime les SF). J’étais en chirurgie gynéco, elle est venue me chercher dans le service pour me la faire faire. Des immunoglobulines pour une incompatibilité rhésus foeto-maternelle. J’étais un peu embêtée de ne connaître la patiente ni d’Eve ni d’Adam, meuh bon, faut bien se lancer, pis j’allais pas lui demander de me raconter sa vie avant de faire la moindre piqûre non plus.
    Bref j’ai aussi eu un problème psychomoteur avec le garrot qui m’a fait piquer 2 fois (la pauvre, elle a dû être contente du voyage, elle détestait les piqûres). Mais je m’en suis sortie quand même. J’ai eu droit à une 2e fois de rattrapage, avec la même SF d’ailleurs, qui cette fois a été un véritable succès. Comme quoi on arrive à tout.

    Eh oui vous voyez, je me rappelle de toutes mes premières fois! Et un truc que j'adore aussi, c'est la préparation des seringues. Je trouve ça hyper classe, le tapotement pour faire remonter les bulles d'air.
    Comment ça "cinglée"?


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  • Les stages en école de sage-femme durent généralement trois semaines. Puis, un jour arrive le dernier jour. Il est coutume, essentiellement dans les stages infirmiers, d'amener des sucreries pour remercier l'équipe de son formidable accueil.

    Essentiellement dans les stages infimiers? Oui, les ide vouent apparement un culte au gâteau de fin de stage. Ainsi, si ton stage a été pourri, que les inf' t'ont encadrées 5 min entre deux poses cafés et que t'as envie de leur filer à bouffer uniquement pour qu'elles s'étouffent avec, tu dois le faire. Du moins, si tu ne le fais pas, elles seront capables de te le reprocher sans même penser une seule seconde de tu n'as aucune envie de leur faire plaisir. Dans ce cas, mieux vaut que ta feuille de stage soit déjà remplie. De temps en temps il se peut que tu aies vraiment envie de les remercier...manque de chance, quasi à chaque fois que ça m'est arrivé l'équipe avec qui je tombais m'était inconnue, et la tentation de garder mes chocolats pour moi trop forte. Comble de l'impolitesse qui prévaut chez certaines professionnels: ils t'engueulent parce que ce que tu amènes les font grossir t'as qu'à pas t'enfiler la moitié du pot de nutella pov' cloche Franchement...

    En maternité l'offrande nourricière se révèle moins incontournable. Déjà dans la mater école, personne n'a vraiment envie de remercier tout le monde...bizarrement les personnes avec qui ça ne passe pas sont toujours les plus voraces alors si c'est pour que ton idole n'ait qu'une petite part et la counasse le reste, hein. Ensuite, on est amené à revenir souvent, alors l'adieu n'est qu'un court aurevoir. Enfin, certains services ont quand même instaurés une tradition culinaire qu'il est malvenu de contourner. Ne rien amener serait alors perçu comme un acte hostile alors que depuis le début du stage les sf tentent de deviner quelles seront les douces collations du dernier jour. Dans la foulée, certains esf ont même organisés des banquets. Vive la Gaule.

    Personnellement, je n'amène pas souvent, je l'ai surtout fait dans les stages infimiers pour pas qu'on me jette des pêches au sirop pourries qui trainent dans le frigo depuis des semaines. Un peu en maternité, et j'ai souvent gardé mes friandises pour moi par pure gourmandise. Pour moi, et dans la vie en générale, je ne conçois pas le remerciement comme le fait d'offrir. Il y a bien des stages que j'ai quitté avec regret, mais je préférais le dire tout simplement. Et puis on est étudiant, on est pauvre, c'est la crise. Les mots sont gratuits, l'attitude générale plus franche.

    Alors, comment clore un stage lorsqu'on fait son gros radin?
    Si ta feuille est remplie, que les personnes avec qui tu tournent te connaissent à peine, ne dis rien. Ou alors, si on te demande, dis négligemment que c'est ton dernier jour.
    Si ta feuille n'est pas remplie, que t'es en stage infirmier, que d'autres ont amené des trucs et pas toi, saute par la fenêtre, ta formation vient de se terminer. En mater ça peut passer.
    Dans les autres cas débrouille toi, évite tout ce qui fait allusion de près ou de loin à la nourriture. Bien entendu, ne parle pas du gâteau que t'as fait la veille et que tu n'as pas apporté. Quand ca devient dangereux faufile toi comme une anguille....va répondre aux sonnettes!

    En tout cas, la question de l'impot sucré de fin de stage est un paramètre à prendre en compte lorsque plusieurs étudiants squattent le même stage. Il peut être très embarrassant de se retrouver le seul radin du stage. Je ne peux donc qu'insister sur le fait d'en parler à ses petits compagnons pour éviter toute mauvaise surprise.

    Rappelez-vous tout de même que l'estime qu'on a pour les gens ne se mesure pas en quantité d'oeufs, sucre, farine et chocolat en bière fraiche à la limite.


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  • Une grossesse durant 9 mois, arrive fatalement un moment où un petit animal édenté vient au monde et là, problématique, comment le transporter? Laisse? Pas mal mais votre nouveau Mogwaï ne sait pas encore ramper. Non, pour les femmes actives des années 2000 votre maternité met à disposition des caddies berceaux transparents à roulettes. Vous pouvez au choix l'y faire dormir ou l'amener se faire torturer pour le bain, des prélèvements, le pédiatre...sans le réveiller, sans avoir à le porter au risque de tomber et de l'égratigner.
    Et là, ceux qui ont testé ne me contre-diront pas, c'est comme sur le parking du supermarché, le stress, l'angoisse: vais-je avoir un chariot pourave qui roule pas et qui va m'emmerder pendant tout le séjour? En tant que professionnelle (hehe la classe), j'en ai vu passer des berceaux. En général dans les petites structures l'étudiant fait également office de brancardier et passe femmes et enfants du bloc accouchement au service. J'ai donc le destin des parents entre les yeux lorsque j'entre dans la salle des berceaux pour en choisir un...en général le plus près de la porte. Je le prends et bien sur me rend compte qu'une roue est bloquée. J'en prends un autre et là la coque en plastique se met à tourner sur 360°, un vrai remake de l'exorciste. Ben oui...les berceaux restant dans la réserve sont forcément les plus atteinds.
    Mon choix s'arrête donc sur la roue bloquée et comme dans 50% des cas le berceaux n'avance convenablement qu'en le tenant à la diagonale et en poussant très fort. Dès que je le peux je refile le maniement de la voiturette au papa qui se retrouvera un peu penaud mais il l'aurait été encore plus avec le lit électrique.

    Alors oui, je m'attarde sur de bien futiles considérations mais bon Dieu pourquoi, pourquoi la technologie nous use autant? Quand vous aurez poussé des berceaux qui ne roulent pas pendant 12h vous comprendrez ma souffrance. Lorsque vous aurez placé votre monitoring en vous demandant pourquoi la ligne de tocographie reste parfaitement plate et que vous mettez dix minutes à comprendre que l'AS en faisant le grand ménage rebranche uniquement les bruits du coeur, vous comprendrez mon désarroi. Et lorsque vous passez plus de temps à chercher des gants à votre taille et qui ne soient pas vinyl qu'à faire votre prise de sang, vous comprendrez ma douleur. Et le pire, le pire, quand vous faites une glycémie capillaire à un bébé, qu'une goutte de sang ridicule apparait, que vous arrivez enfin à en avoir assez pour la mesure et que sans crier garre l'appareil à dextro s'éteind à jamais sous les yeux des parents horifiés à qui vous devez expliquer que non vous n'êtes pas totalement incompétent mais qu'il va quand même falloir repiquer leur progéniture... T_T

    L'enfer, ah...bon en fait il y a bien pire dans la vie mais pendant que je râle sur des choses dont je me fous complètement je ne parle pas des vrais problèmes comme ce que je vais manger au prochain repas. Ca tombe bien, je voue un culte à la superficialité, je commence demain.

    Pour info, voici le reportage qui m'a inspiré cet article hautement informatif. (attention spoiler) On y voit plusieurs fois des femmes poussant diagonalement les berceaux farceurs. Mais piouf, je ne peux plus trop regarder ce genre de reportage sur la maternité, ça m'énerve. Apparement ça finit en césa pour échec déclenchement mais pourquoi le déclen? Pourquoi on invite une caméra en salle de césa et on laisse la compagne dehors? Pourquoi le chir se destérilise le bras en s'habillant alors que moi si j'avais frôlé son dos il serait parti se changer? Déformation professionnelle.

    Je préfère râler sur des choses inutiles, c'est bien moins fatigant.

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  • Les gens se creusent souvent la tête quand on leur annonce fièrement ce qu’on va faire dans la vie.
    Bah oui, pourquoi faire ça ? Faut s’occuper des malades, voir toute la journée des trucs peu ragoûtants, gérer la pression récemment médiatisée de l’erreur, faire des piqûres, des pansements, des prises de sang avec du sang dedans, voir des morts, les horaires sont pourris, la reconnaissance est quasi absente, le salaire est risible, les blouses ne sont vraiment pas sexy….

    « Moi, je pourrais pas faire ça ». Ya bien plus de gens qui me disent ça que de gens qui me disent que c’est le rêve de leur vie.
    Et quand on voit une promo de futurs infirmiers, le questionnement s’intensifie : ya des « élèves », qui ont la trentaine, voire la quarantaine, et qui ont laissé leur boulot et leur salaire d’informaticien pour faire des piqûres ! Pourquoi ?

    Tiens, moi qui cherche un sujet de mémoire, ça pourrait en faire un superbe : « Les infirmières sont-elles sado-masochistes ? ». « Le travail de l’infirmière, activité occupationnelle ou thérapeutique ? »….

    La durée moyenne d’exercice d’une infirmière est d’une quinzaine d’années. Après, elles font autre chose, elles sont fatiguées. En service, j’ai vu plein d’infirmières qui me racontaient des étoiles dans les yeux que bientôt, elles allaient arrêter. Ca m’a fait peur : est-ce qu’un jour moi aussi je me lèverai à 5h du mat’ juste parce qu’il faut bien gagner sa vie ?

    Alors pourquoi tant de jeunes filles (et d’hommes, les pauvres quand on y pense) se lancent là-dedans, tout en sachant pertinemment qu’elles (ou ils) vont souffrir ?

    Parce que je n’ai fait que vous énumérer les mauvais côtés. Oui, ça vaut le coup. Parce que c’est génial de voir plein de gens, de prendre soin d’eux, de rencontrer les patients, les familles. Parce qu’on apprend tout plein de choses, qu’on voit des trucs incroyables et qu’on a toujours quelque chose d’intéressant à raconter en rentrant le soir. Parce qu’on est un peu sadique, aussi, avec nos aiguilles (on a pas totalement résolu notre complexe d’Œdipe, nous autres), qu’à nos yeux il n’y a rien de plus joli qu’un pansement bien fait, qu’on est fière quand on réussit une intra-artérielle (ben moi en tout cas, ça me fait la soirée voire le WE). Parce que le travail en équipe, ça a ses désavantages mais que des fois, quand même, on rigole bien. Parce qu’on a un humour bien à nous (à y réfléchir d’ailleurs, mon humour je le trouve de plus en plus atroce…). Parce que ya des médecins qui sont beaux quand même avec leur blouse blanche (soupir) ^^. Parce qu'il y a toujours plein de choses à faire, et que si on a fini, on peut toujours aller discuter avec les patients. Parce que quand on rentre à la maison on a l’impression d’avoir servi à quelque chose.
    Oui, j'ai peut-être un côté masochiste. Peut être un petit côté sadique aussi. Mais j'assume, je persiste et signe: Infirmière, c'est quand même chouette.

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