• Mères porteuses. Pour moi ces mots évoquent tout d'abord les téléfilms des années 90/2000. Vous savez, ceux avec les vieux héros de Beverly Hills. On y parle de bébés volés, de jumeaux maléfiques, de folles en quête de gosses à tout prix, et de jeunes filles enceintes abusées par l'argent ou le bigotisme américain. A l'époque en France tout le monde était contre. Mère porteuse c'était le symbole de la décadence américaine. La France réprouvait unanimement au nom de la Morale, la vraie, la tatouée.

    Aujourd'hui on parle de Gestation Pour Autrui (GPA), c'est comme Hotesse de Caisse, c'est plus classe. Et ces mères sont des... gestantes ? Techniquement oui. Une sorte d'utérus à deux pattes. Vu comme celà ce n'est pas très glamour mais, la GPA, est-ce aussi simple qu'une location d'utérus ?


    Le point de vue Féministe ou la dignité de l'être humain

    Pour ou Contre la GPA ? Ce devrait être simple. Si on part du principe que l'Etre Humain est une Personne à part entière qu'on ne peut marchander. Qu'une grossesse ce n'est pas comme une prise de sang, c'est long et comporte des risques, la GPA devrait être interdite. C'est disposer du corps de quelqu'un moyennant salaire. Et je parle là que de l'aspect technique.

    Si on considère en plus que sentimentalement une grossesse ce n'est pas "rien" pour la femme qui héberge son hôte cela devient vraiment glauque. En gros: je te file mes gamètes (les miens où ce que j'ai acheté sur photo dans une banque), toi tu te tapes plein de piqûres, un traitement hormonal lourd jusqu'à ce que ça marche, qu'un embryon arrive à se développer. Ensuite tu vas te tapper toute une grossesse, sentir un truc qui bouge, réagit à ton environnement... Et tu vas accoucher... Accoucher ça aussi ce n'est pas rien. Un accouchement ce doit être un des trucs les plus forts dans un couple. La "gestante" accouche d'un enfant et zoup elle le refile en échange quelques billets... d'ailleurs, combien ça peut valoir tout ça ?

    Il y a déjà des jeunes femmes qui vendent leurs ovules pour payer leurs études (en Espagne par exemple c'est la mode), la GPA va plus loin, on vend le packaging conception/gestation/expulsion. C'est alors, profiter de la misère de certaines ?

    ALors là oui, Pour ou Contre la GPA c'est simple. On dit CONTRE ! La GPA c'est le Mal ! Mais, si on enlève l'argent de l'équation ?

     

    Le point de vue Humaniste ou le don contre l'injustice 

    Certaines femmes ne peuvent porter d'enfants, certains couples ne comprennent même pas de femmes pour porter des enfants. L'adoption en France n'est plus une solution viable. Il y a très peu d'enfants adoptables en France et se tourner vers l'étranger revient cher... et puis là aussi éthiquement il y aurait à débattre dans le genre "prendre les enfants des miséreux qui ne peuvent les élever au lieu de combattre la misère". Mais, ce n'est pas le sujet.

    Alors, certaines femmes pourraient se dire: ptain A et Z ont trop pas d'chance dans la vie, moi je le porterais bien leur gosse. Cette vision de la GPA la rapprocherait plus de don tel qu'il est en France aujourd'hui: un acte gratuit fait pour aider son prochain qui n'a pas d'bol dans la vie.

    Cette "gestante" le ferait non pas par obligation ou par appat du gain, mais tout simplement par ce qu'elle a envie, et qu'elle croit que ce qu'elle fait est juste. Bien sûr ça restreindrait énormément les offres mais face au prix de la dignitié humaine ? Alors, pourquoi pas une GPA encadrée... La femme ne serait pas payée mais indemnisée en fonction de sa perte salariale. Cela ferait de l'enfant à naître non plus une marchandise mais et attention je vais être niaise: un produit de l'amour. Celui du couple, mais aussi de cette femme envers ce qu'elle croit être juste. Un peu plus glam' la GPA non ?

     

    Et je sens que je vais conclure...

    par le fait que de toute façon faire l'autruche ne servira à rien. Aujourd'hui en voyageant tout est possible et une législation en phase avec notre société ne pourra que redorer un peu le blason bien terne d'un hémicycle frileux. Mais bon de toute façon je suis hors-sujet. Je parle de GPA en ayant bien évidemment en tête les couples gays français alors que nous n'en sommes même pas à l'adoption. On estime à 200 000 les enfants élevés dans des familles homoparentales, autant d'enfants qui n'ont qu'un parent légal, et deux parents de faits. On préfère les laisser dans une situation juridique instable au nom de la fameuse Morale du début... plus que tatouée elle doit être un peu percée.


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  • Etre infirmière….

     

    C’est un métier qui comporte de nombreux avantages… Et inconvénients.

      

     Dans la vie : Ah ben dans la vie c’est chouette ! Le métier d’infirmière est le plus aimé par les français après les pompiers. (oui mais les pompiers ils ont des casques qui brillent alors évidemment c’est facile, moi aussi je peux le faire hein).

     Donc si tu dis à quelqu’un qui ne te connaît pas que tu es infirmière, il t’aime déjà. Tu es bien partie.

     Tu es en train de visiter un appart et tu glisses ton métier au proprio, tu gagnes des points. Concurrence déloyale ?? Ouais mais je le veux, moi cet appart.

     Revers de la médaille : les gens se sentent obligés de te raconter leur vie. Leurs hémorroïdes très douloureuses qui ont nécessité 2 hospitalisations, leur diabète, leur hypertension, la dépression de leur mari, la maison de retraite de leur mère et la jambe cassée de leur fils et une demi heure plus tard « oh mais je ne vais pas vous embêter avec mes histoires, hein, vous devez en voir toute la journée vous ! ».

     Eh oui, ils se sentent en confiance. Donc heures sup dans la vie de tous les jours. Immanquable mais plutôt rigolo la plupart du temps.

      

    Et puis souvent les gens s’intéressent. Ils sont persuadés que notre travail c’est de faire les piqûres alors je me fais un devoir d’expliquer plus en profondeur pour éradiquer cette croyance populaire.

      

    Pour draguer, c’est aussi le rêve : tous les mecs ont des yeux lubriques dès que tu dis ce que tu fais. Moi j’aime bien leur raconter comment je pose une sonde urinaire après, ça met tout de suite de l’ambiance.

      

     Dans la famille : c’est rigolo parce qu’on ne sait pas pourquoi, mais tu as pas le droit de parler du boulot a table. Et pas le dimanche après midi non plus. Et puis pas le soir parce qu’on est fatigués hein. Jamais en fait. Puis tout le monde te regarde avec des yeux ronds en balançant la phrase fétiche « je sais pas comment tu fais, moi je pourrais pas, je supporte pas la vue du sang ! ». Mouais.

      

    Par contre ils appellent souvent pour des conseils (ils ont pas compris qu’on n’est pas médecin), que la plupart du temps ils n’écoutent pas.

      

     Avec ton mec : Ah ben moi pour ça je suis vernie, puisque j’ai un infirmier à la maison. Je vous dit pas les conversations en rentrant du boulot. L’avantage c’est qu’il y a une bonne compréhension mutuelle, l’inconvénient c’est que c’est dur de parler d’autre chose, et qu’on a du mal à se voir avec nos supers horaires.

     Par contre je vous laisse imaginer ce que ça fait d’avoir un homme entouré de nanas toutes plus sournoises les unes que les autres en permanence.

      

     En ce qui concerne celles dont le petit ami est en dehors du milieu, les témoignages m’intéressent !

      

     Au boulot : C’est moins glamour. En dehors du fait que c’est l’hôpital qui t’appelle pour te proposer un job, quand tu veux ou tu veux !

     Mais plus ça va, plus j’ai l’impression que le job de l’infirmière, c’est d’encaisser. Encaisser les conflits, oui tout le monde te tombe dessus : les médecins, les patients, les familles, le service administratif, même tes collègues des fois. Un peu fatiguant de souvent servir de punching ball.

     Et puis je vous en avais parlé, une fois, de cette incompréhension quand j’étais étudiante : comment font les infirmiers pour se souvenir de tout ??

     J’ai trouvé la réponse, toute simple en fait : ils sont obligés ah ah.

      

     Enfin attention sans être un métier tout beau tout rose c’est quand même super, rien que pour les patients (oui je sais, je vais faire une séquence émotion navrante), quand ils vont mieux, quand ils sourient, quand ils plaisantent, quand ils se confient, quand ils sont tristes parce que tu as trois jours de repos et qu’ils te reverront pas avant mardi…

      

     


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  • Non, j'ai pas mouru!

    Ca y est, je suis une nymphirmière, une vraie de vraie, c'est la classe!!

    Le fameux mémoire a été rendu et soutenu sans trop d'encombres, la fameuse Mise en Scène Professionnelle validée, les derniers cours expédiés...

    Et m'y voila.

    J'ai peur.

    Premier jour d'infirmière dans un centre de rééducation. Juste des vacations. Chui pas fixée encore.

    7h20 du matin. Je ne connais pas l'endroit, ni les patients, ni le personnel, ni l'organisation du service. Je sais juste que je suis doublée par une autre infirmière ce matin, et que l'aprem je serai toute seule, avec mes 3 aides soignants et mes 35 patients. J'ai peur.

    Pourtant j'arrive, tout sourire, genre "je crains dégun mouahaha!". Premier "bonjour, Fant4zy, infirmière!". Que d'émotion! Et on s'y met!!

    Les médicaments, les pansements, la matinée passe vite! En fait, c'est un peu comme si j'étais encore étudiante, sauf que cette fois je suis payée et que quand les patients ou les médecins demandent à parler à l'infirmière c'est sur moi que ça tombe. Fastoche!

    C'est le bonheur. Personne ne me regarde avec les yeux écarquillés, guettant chacun de mes mouvements, critiquant chaque geste... Je suis liiiiiiiibre!!!! Mais euh j'ai peur quand même.

    La matinée se finit et j'entame le grand saut: seule pour 35 patients. Là je rigole moins. Surtout que n'ayant jamais mis les pieds dans le service, les trucs administratifs, les transmissions, qui appeler, où mettre les bons, je maîtrise pas trop. Mais bon on sait tous que la première qualité d'une infirmière c'est de savoir se débrouiller et surtout de ne tuer personne. C'est à peu de choses près ce que j'ai tenté de mettre en oeuvre.

    17h, Tour des médicaments: là c'est le drame. Entre les médocs, les glycémies, les insulines, les anticoagulants et changements de traitements dans l'après midi, j'ai l'impression que mon tour n'en finira jamais. Heureusement, les aides soignants m'encouragent. Ben oui, c'est vrai, je suis "jeune DE" comme on dit, je peux pas aller aussi vite qu'une infirmière qui est là depuis 10 ans. La rapidité viendra surement avec l'expérience. J'espere du moins!

    Je termine ma journée à 19h35, transmissions incluses. A peine 15 minutes de retard pour mon premier jour! Je suis fière, d'autant que je n'ai rien oublié!!

    Seul bémol: la blouse qu'ils m'ont prêtée n'est vraiment pas sexy...

    Enfin, je bosse en accord avec moi même, sans avoir à rendre de comptes...

    Je suis heureuse!


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