• En guise de préambule, je vous demande de lire ceci :

    Les propos de Jean Marty, président du Syngof à propos du « point du mari »

    Le monsieur qui mélange viol, art et sexe 

     

    Vous êtes toujours là ? Bon, je sais que non mais pour les dix pour cent restant je vais continuer.

    Je continue et je ne m’insurge pas sur le sort peu enviable des patientes du Dr Marty ou des masseuses de monsieur l’artiste. Enfin, pas ici. C’est évidemment condamnable, des tas de gens l’ont fait ou vont le faire sur la toile. Et même avec du féminisme dedans. Ça me désole énormément pour ces femmes oui.

    Je suis désolée et révoltée. Une des choses qui me révolte le plus dans ces histoires est la capacité de certains êtres humains à s’exciter de leur emprise sur autrui… et de le justifier tranquille Emile (ici avec l’Art).

     

    Pour le Dr Marty, le chirurgien qui se retrouve face à une vulve lacérée il fait du Picasso vous voyez. Il crée. Et puis il se dit que bon, avec un coup de fusain par ci, ça aurait vachement plus de gueule. Qu’il est bô mon vagin ! A la prochaine étape, on l’appellera Virginator.
    Son rôle ici est pourtant simple. Rétablir la fonction initiale. On ne lui demande pas de la pseudo-upgrader et encore moins sans consentement éclairé !!
    Mais… le désir de « bien faire » est-il la véritable motivation de ce genre de praticiens ? J’ai beaucoup de mal à le croire. J’y vois plutôt une forme d’excitation malsaine à user de son pouvoir. Une patiente sur une table d’accouchement, les cuisses ouvertes qui fait face à un individu masqué usant de fil et de ciseaux. Ça peut mettre mal à l’aise beaucoup de gens, patientes comme professionnels. A titre personnel je déteste ce « pouvoir » et essaie de le garder éloigné de moi. J’use de mes compétences en espérant le faire le plus humblement qui soit.

    Mais les autres ? Le Dr Marty me donne l’impression que certains congénères l’aiment ce pouvoir. Qu’ils se disent que putain de merde, avec leur aiguilles ils peuvent révolutionner la vie de quelqu’un. En bien, en mal, on s’en fout. Ce qui compte c’est le marquage à vie. Un besoin d’être là, d’inscrire son empreinte comme un chien pissant sur un mur. De l’art en somme.

     

    Pour le monsieur artiste, il raconte et ça l’excite. D’ailleurs j’ai un certain malaise à utiliser cet article. La masseuse finalement on la viole une fois et puis un peu à chaque fois qu’on raconte son histoire…
    Selon le mec, là aussi c’est de l’art. Il espérait quoi durant ce « massage » ? Il va nous expliquer qu’il voulait vivre à fond l’expérience, que la masseuse soit transcendée par la situation ? Qu’elle aille au-delà d’elle-même dans une magnifique performance artistique ? De la justification qui fait peut-être du bien dans la tête de cet homme mais qui est loin d’être honnête.
    Moi dans cette histoire j’y vois un désir, un désir de sexe dans une situation agréable mais aussi un besoin de pouvoir. Face à cette masseuse naïve lui dire « tiens je suis là et putain tu t’en souviendras, je m’en souviendrai et ce sera puissant ».

     

    Et alors merde.
    Dr Marty, monsieur l’artiste et tous les autres… vous m’en ferez presque pleurer de désespoir.  Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans votre tête pour exister à travers les autres et le faire aussi violemment ? 
    Dr Marty, la chirurgie c’est ça ? Avoir une femme en face, lui créer un Super Vagin pour ensuite aller dire que ses douleurs sont dans sa tête ? La médecine c’est le professionnel qui sait, fait ses tours de passe-passe et le patient qui se tait ?
    Monsieur l’artiste, pour vous le sexe c’est ça ? Quelqu’un qui n’a rien demandé, rien consenti et qu’on prend pour lui montrer comment on a trop raison et que roohlala, ça va lui plaire ?

     

    Oui le pouvoir, oui la domination, et oui passer pour un SUPAYR MOI ça peut plaire (tout comme l’inverse) mais ce n’est pas quelque chose qui se prend comme un voleur pour ensuite laisser des morceaux de verres brisés derrière soi. Mais ça voudrait dire avoir intégré la notion de respect. Et finalement le respect, vous vous en fichez bien.

    Monsieur artiste, tu veux salir ta toile et pour toi c’est de l’art. Moi je crois qu’on peut salir en respectant son sol et je n’aurais même pas la prétention d’appeler ça de l’Art.

    Dr Marty… je suis tellement soulagée de ne pas vous avoir comme confrère que je vais me faire l’économie d’un infarctus et me taire.


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