• Travailler en clinique

    Il y a quelques temps j'étais en stage en clinique, moi pitite vieille étudiante s-f habituée à mon CHU, mon hôpital publique ou mon privé à but non lucratif. Moi néo-communo-capitalo-troskiste pour qui la santé n'est pas un bien de consommation comme un autre...autant dire que ce lieu ne m'était vraiment pas prédestiné.

    Et donc arrivée là bas, première constatation, la population est différente. Il y a des gens "normaux", d'autres pour qui médecin=Dieu et sage-femme=l'infirmière qui vient prendre la tension le matin. En service, on pourrait alors se demander à quoi sert la sage-femme? Pourquoi s'embêter à les payer au lance-pierre alors qu'on pourrait payer encore moins des infirmières? Car après tout nous avons quasiment le même rôle. Les patientes ne sont pas nos patientes mais celles du médecin. Là bas nous ne faisons pas d'ordonnance...mais le sécrétariat du médecin si ^_^.

    Ce qui m'était inconfortable c'est le fait d'être entre deux. D'avoir en gros le boulot d'une infirmière couplé avec les compétences d'une s-f...du coup le médecin ne passe pas faire ses jolies prescriptions...non...la s-f doit prescrire ce que le médecin voudrait prescrire pour sa patiente et bien sûr ça change selon les 645764546 gynéco de la clinique. Ainsi les sf apprennent par coeur que docteur Bidule n'utilise JAMAIS, non JAMAIS du phloroglucinol et que si ça patiente a mal au bide malgré le paracétamol, passe donc au palier 2. Le docteur Framboise aime que ses patientes soient "allées à la selles" à J0 et si à J1 ce n'est pas le cas on n'est pas loin de l'écho abdo...mais on ne se déplace pas pour écrire ce qu'on veut sur les prescriptions non, ce qu'on veut irradie spontannément de notre cerveau de gynéco, what else?


    Je ne sais pas pour vous mais moi j'ai autre chose à faire que de m'amuser à savoir quel médecin veut prescrire quoi en fonction du cycle de la lune et de sa vie sexuelle du moment. Soit on me met dans un rôle paramédical et on me dit ce que je dois faire, soit on me laisse gérer "mes" patientes et je fais ce qui est le mieux selon la patiente et les données actuelles de la science...

    Mais ma vision est forcément faussée, je connais mal les cliniques et j'imagine que toutes les cliniques ne se ressemblent pas...forcément. Ceci n'est donc qu'une humeur totalement subjectif à un instant précis...et au fait que j'aurais grave les boules de faire partie du coffret "tu me donne tant, et moi je te donne une structure, du personnel et tu pourras te faire des dépassements d'honoraires en passant faire coucou à ta patiente".

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    naruta17
    Jeudi 25 Février 2010 à 13:16
    C'est quand même une réputation des cliniques ce que tu racontes là...Comme partout y en a peut-être des mieux mais bon c'est un système.
    Tu n'es surement pas faite pour ce type d'établissement!
    Tu as d'autres stages en clinique? histoire de comparer. C'était ton premier après toutes ces années?
    2
    Knackie Profil de Knackie
    Jeudi 25 Février 2010 à 17:58
    J'ai déjà eu une salle de naissances en clinique en première année...et bon là tu fais plus un boulot purement sf même si Dieu le gynéco apparait pour récupérer le marmot et ses 4687656754 euros
    (je rassure ceux qui me lisent, je ne suis ni jalouse et aigrie et pi j'aime les médecins, je fais même du saiks avec).
    3
    Jeudi 25 Février 2010 à 22:57
    pour avoir testé la clinique, c'est une bonne description... plus l'impression d'être une IDE qu'une SF, et tout à la rentabilité (pas de tracto sur les MAP, refus de donner du vasobral à la place du bromokin alors que la patiente faisait des malaises...)...
    4
    Vendredi 26 Février 2010 à 18:05
    Ce n'est pas Knackie qui n'est pas faite pour ce type d'établissement, ce sont ces établissements qui ne sont fait ni pour les femmes, ni pour les sages-femmes.
    Le système est biaisé. Le médecin tout puissant rassure les parents et justifie les dépassements d'honoraires alors que la majorité de ses actes et de sa responsabilirté sont délégués à d'autres, tout aussi compétents mais beaucoup moins bien payés et peu valorisés...
    La santé n'est pas une marchandise, c'est un bien public et rien ne devrait justifier une gestion privée et son cortège de rentabilité exigée...
    Hélas, le service public est en train de basculer vers une organisation purement économique. La seule différence avec le privé, c'est que la quête de bénéfice ne se fait pas au profit de quelques uns, médecins et investisseurs privés,  mais pour la survie de la structure.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    Ly
    Samedi 27 Février 2010 à 17:38
    Je ne prendrai pas la peine de donner mon opinion sur les cliniques tellement ce serait méchant
    Faut dire qu'on est bien loin des maisons de naissance de chez moi et de l'accompagnement global et tout et tout.
    Je ne comprends pas pourquoi ça existe, les clinqiues, en fait. Quel est l'avantage pour les femmes? pour le système de la santé? pour les SF? Moi pas comprendre...
    Enfin, courage, après le DE tu pourras éviter les cliniques ;)
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :