• Sous le bureau de Rosy...

    les sages-femmes.

    Vous le savez, en ce moment le monde va mal, la santé va mal, on va tous crever. Et le pire, c’est qu’il nous arrive même de mourir dans le lieu le plus sûr du monde dédié à la anéantissement des maladies les plus incurables, non je ne parle pas de Lourdes, mais de l’hôpital. Oui ma bonne dame, le scoop ces derniers temps c’est qu’on meurt à l’hôpital. Fichtre.
    Heureusement, des gens supérieurs prennent soin de nous et se creusent la tête pour faire une loi, la loi « Hôpital Patients Santé et Territoires ». Je n’ai nulle envie de décortiquer le projet, son avancée de l’Assemblée, au Sénat puis re-Assemblée. Je pourrais…mais j’ai autres choses à dépatouiller en ce moment. Et puis de toute façon, de notre avis, on s’en fous. Prions en attendant 2012.

    Je vais néanmoins revenir sur une idée qui apparemment se concrétisera, celle d’ajouter aux sages-femmes des fonctions de prévention et de suivi gynécologique en dehors du cadre de la grossesse: prescrire la contraception, faire les frottis…en fait faire ce qu’on fait déjà mais en l’élargissant à toutes les femmes. On pourrait sauter de joie, en criant notre bonheur que les grands de ce pays nous considèrent comme des professionnels compétents et non comme une bande de pigeons cannibales. On pourrait… Ce serait occulter que les gynécologues médicaux sont voués à disparaitre à plus ou moins long terme, que les généralistes vieillissent et qu’il est bon de refiler le truc que personne ne veut à une gourdasse payée 17 euros la consultation (contre minimum 25 euros le gynéco et 22 le généraliste) en quête de reconnaissance. Le trou de la Sécu se trémousse les parois.

    Elargir notre rôle, après tout je ne suis pas contre, encore faut-il qu’on puisse jouer celui qui nous est propre: la prise en charge des grossesses physiologiques. Actuellement, combien de grossesses normales sont suivies par des sages-femmes? Et par des médecins ? Je ne sais pas mais je pense pouvoir dire sans trop me tromper que le pourcentage n’est pas en faveur des sf. Est-il normal que certains hôpitaux refusent d’ouvrir des consultations sages-femmes? Et quand elles sont crées pourquoi une femme n’est pas toujours suivie par la même sage-femme ? Et puis, lors d’une grossesse pathologique, quel professionnel une femme va voir le plus ? Un médecin ? Noooooon. C’est un(e) sage-femme qui  fera la surveillance rapprochée sous prescription. J’ai comme l’impression d’un monde à l’envers. Surement la faute à la Crise.

    Alors on peut espérer qu’en étant plus présent(e)s dans la vie gynécologique des femmes ces dernières auront plus le réflexe « je suis enceinte, je vais voir une sage-femme ». Peut-être…mais est-ce le moyen le plus juste pour y arriver? Moi je m’en fous plus ou moins de la gynéco médicale et ça me ferait mal de faire le même boulot qu’un gynéco parce que ça arrange tout le monde d’avoir de la main d’oeuvre qualifiée à bas prix. Bizarrement là on se souvient que les sages-femmes existent. Puis, c’est autant de temps qu’on ne passe pas à faire notre vrai métier. D’ailleurs, essayez de trouver un cabinet de sage-femme qui arrive à subsister en faisant des consultations sa principale activité. La cotation de la consult', même revalorisée ce n'est vraiment pas le Pérou. Alors on enchaîne les séances de rééducation, les cours de prépa, utiles certes, mais on devrait pouvoir vivre de n'importe laquelle de notre activité.


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  • Commentaires

    1
    Fantomette
    Lundi 25 Mai 2009 à 16:15
    Disons que dans l'imaginaire, la grossesse, l'accouchement ça reste risqué.
    Les femmes vont toutes consulter des gynécos-obstétriciens "au cas où", accoucher dans des maternités de niveau 3 "au cas où", une proche me harcèle depuis qu'elle sait que ma grossesse est suivie par une sage-femme, ce n'est pas prudent, elles sont des "sous médecins" (hé oui, après tout leur métier ce n'est que la grossesse, le médecin il sait faire plein d'autres trucs...), en gros c'est une infirmière obstétricienne tout juste bonne à poser les perf et à assister le gynéco-obstétricien, et à boire des cafés pendant qu'une femme est sur le point d'accoucher seule (ben oui, comme elle a failli accoucher seule de son fils parce que l'équipe médicale ne pensait pas que ça allait aller si vite, ça veut bien dire que TOUTES les sage-femmes boivent des cafés en laissant les parturientes se démerder seules...)
    Et c'est très présent dans l'imaginaire, j'entends de drôles de réactions quand je dis que c'est une sage-femme qui me suit. Encore plus en libéral... Ben oui, encore à l'hôpital elles sont pas seules, un "vrai" médecin peut compléter le suivi, en libéral elles sont toutes seules "ha bon, elles ne font pas que de la préparation à la naissance ? Tes consultations mensuelles c'est elle aussi ?".
    Ma sage-femme "survit" en libéral parce qu'elles sont trois sage-femmes libérales + une psychologue dans les mêmes locaux et qu'elle pratique des dépassements d'honoraires, le strict tarif sécu ne doit pas être viable bien longtemps vu le taux de charges en libéral...
    Je crois que les sages-femmes n'ont pas une réputation de professionnel de santé à la hauteur (à savoir capable de bosser sans autorité médicale supérieur bac+10), et j'ai bien l'impression qu'elles n'ont pas une crédibilité suffisante.
    Combien de femmes savent seulement qu'elles peuvent être suivies par une sage-femme ? Très peu, majoritairement, elles se dirigent spontanément vers un gynéco...
    2
    Knackie Profil de Knackie
    Lundi 25 Mai 2009 à 19:26
    Ben tu pourras dire à tes copines que les mater de niveau 3 sont les plus sures pour les grossesses à risques. Les grossesses normales y vont, le risque iatrogène augmente alors.

    Quand aux sf sous-médecins c'est aussi idiot que de dire boulanger sous-pâtissier. On travail avec les mêmes ingrédient, des femmes, des grossesses mais dans des situations différente. Que des femmes à bas risques soit suivies par un gynéco c'est du gachis, il suffit de regarder la différence entre une consult' sf et gynéco. Le gynéco la physio il s'en fout, c'est pas son boulot, il fera une tite consult' gentille en 15min et passera à des trucs plus sérieux avec des femmes qui ont vraiment besoin de lui.

    La sf a 4 ans de formation spécifique pour suivre les grossesses physio, dépister les pathologies et savoir à qui les adresser, suivre les grossesses patho sous prescription d'un médecin. L'interne en gynéco/obst à 5 ans pour faire vite fait la physio, s'attarder sur les patho gynéco, obstétricales et la chirurgie gynéco + des stages hors filière. Je ne vois alors pas en quoi une sf serait moins bonne dans la physio et le dépistage des patho vu qu'elle a un enseignement spécifique plus long.

    Puis, petites remarques de l'ordre de l'anecdote: le sf sait assister un accouchement sans gynéco, vous avez déjà vu un gynéco "faire" un accouchement sans sage-femme? Ils ne savent en général pas trop quoi dire à la patiente et sont bien contents lorsque quelqu'un d'autre qu'eux donne les indications de poussée ^^.
    Puis le café oué...le gynéco la nuit il a quand même sa chambre et se fait réveiller que si soucis, le sf non ^^
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    3
    ambre sf
    Mardi 26 Mai 2009 à 23:15
    bien d'accord avec toi knackie!!! et puis des fois les gygy ils sont chez eux, et même quand il y a de la patho ils veulent pas venir (je garde le souvenir douloureux d'un accouchement à 23 SA seule, désespérément seule... et du suivi du travail d'une  gémellaire où le gygy n'avait pas daigner se déplacer, pas d'écho, et pour l'accouchement il a refusé de venir... heureusement le gygy qui prenait la garde le lendemain a vite compris que j'avais besoin d'aide...) alors hein, les sf qui boivent le café, ... et puis au moins nous, on sait ce qu'est la physio! les gygy, ils finissent par voir de la patho partout...
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