• Mes premières piquouses

    Comme je l’ai déjà laissé entendre, mes premières piqûres ont été des moments forts de ma petite vie d’étudiante. Bah oui, dans l’idée générale, les gens voient souvent les infirmières comme des piqueuses invétérées. C’est pas faux cela dit, même si c’est pas le plus gros du boulot, mais une chose est sûre, piquer, on sait faire.

    * Lueur sadique dans les yeux *

    Donc mes premières effractions cutanées. Je découpe un peu, parce qu’il n’y a pas qu’une sorte de piqûre.

    Ma première sous cutanée.

    La classique piqûre d’insuline, avec le fameux stylo. Mon 2e jour du premier stage, en maison de retraite. Une dame que j’aimais bien. Que l’infirmière a prévenu que c’était ma toute première. Elle s’est tout de suite prêtée à mon apprentissage. Faut dire qu’une diabétique, les aiguilles, ça lui fait pas peur. D’abord le petit hémoglucotest, au bout du doigt. Puis le stylo à insuline, j’étais comme une poule qui découvre un couteau. Aucune idée de « comment ça marche ce truc là », mais j’ai pas trop voulu passer pour une idiote alors je me suis débrouillée comme j’ai pu. J’ai vérifié 15 fois la prescription, ai fait vérifier mon stylo et je me suis lancée. Je me souviens, c’était juste avant le repas, dans le couloir. J’aurais préféré de meilleures conditions de baptême, mais apparemment ça n’avait l’air de choquer personne. Tremblante, je fais le fameux pli cutané, je pique, j’injecte, je dépique. Trop fière.

    Depuis, des sous cut, j’en ai fait un paquet entre l’insuline et les anticoagulants. Je les aime bien d’ailleurs (oui je rappelle que je suis une sadique), et celles là les patientes veulent toujours que je les refasse tous les jours parce que je fais pas mal apparemment (faut bien s’envoyer des fleurs de temps en temps, je suis très forte en sous cutanées).


    Ma première intramusculaire.

    2 jours plus tard. La fameuse piqûre dans les fesses ! La plus connue, la moins courante. J’avais appris sur un morceau de sopalin.
    Là le patient était un monsieur psychotique. C’était de l’Haldol, 6 ampoules. J’avais pas mal d’appréhension, parce que dans les fesses, le patient est retourné, il ne voit pas, ça fait mal, c’est hyper intrusif. Même aujourd’hui encore j’ai du mal avec celles-là parce qu’il y a une dimension psychologique non négligeable (j’ai entendu un patient dire un jour qu’il se sentait violé à chaque fois). Bref je l’ai préparée et j’y suis allée, faut bien se lancer. Quart supéro externe de la fesse, une trouille pas possible de tomber sur le nerf sciatique, mais je prends mon élan et je pique. Surprise, ça rentre comme dans du beurre. C’est en injectant que ça a été plus dur, l’Haldol étant très huileux. Confiante, j’avais poussé le piston et…. Rien ! Pour arriver à l’injecter, j’ai dû pousser comme une malade. Pauvre patient. Mais j’étais fière une fois de plus, même si selon l’infirmière du moment, j’aurais fait le même geste si j’avais joué aux fléchettes… Moins d’élan peut-être la prochaine fois !

    Ma première prise de sang.
    Toute une histoire. C’était le seul truc qui me dégoûtait, je ne sais pas pourquoi. C’était mon 2e stage, en psy. Première prise de sang à un patient arrivé la veille. Je cherche la veine, je cherche… Je me sens stupide, le monsieur… Il a pas de veine ! J’y suis bien restée 10 minutes sans rien trouver, sans oser regarder l’IDE et le patient en face. Rouge comme une pivoine, j’ai avoué que je trouvais pas.
    Il s’est en fait avéré que ce patient était toxicomane et que ses veines étaient détruites. On a fini par le piquer en intra-artériel. Ouf, ce n’était pas moi qui divaguais.

    J’ai été sauvée quelques temps plus tard par un jeune patient qui avait des veines superbes, je n’avais que l’embarras du choix. Le sang qui s’est écoulé dans le tube m’a fait l’effet d’un miracle. Ca me fait toujours cet effet là d’ailleurs, une sorte de jubilation (« ouaiiiiiis j’ai réussi, je vais pas être obligée de repiquer ») jusqu’à ce que je me rende parfois compte que j’ai oublié un tube et que je dois aller l’expliquer, rouge et penaude, au pauvre patient qui va devoir souffrir une 2e fois.

    Quand je réussis à faire tout le tour des prises de sang, je reviens triomphante comme si j’avais sauvé le monde, je brandis mes tubes comme des trophées, ça me fait presque la matinée. Puis j’ai découvert que ça me dégoûte quand je vois les autres le faire, mais qu’une fois qu’on s’y retrouve, on ne voit que la veine et ça passe beaucoup mieux. Faut juste gérer le patient à qui ça fait peur. Ca m’est arrivé une fois, un grand gaillard qui a l’air costaud et sûr de lui, et qui me dit d’une voix timide « mais euh j’ai peur des piqûres, j’ai peur du sang… ». J’avais plus peur que lui, si je l’avais ratée il m’aurait sûrement mis une droite.


    Mon premier cathéter.

    Je n’en ai réussi qu’un seul pour le moment. Sur une infirmière, mon premier. Depuis j’ai réessayé deux ou trois fois, pas moyen de poser un KT. Je sais pas, je dois avoir un problème psychomoteur. Curieusement, je bloque quand je vois le sang arriver, je ne sais plus quoi faire. Et les IDE avec moi à ce moment ne m’ont pas tellement aidée. Résultat, changement de draps, nettoyage du sang par terre (on croirait qu’on a torturé la patiente), repiquage. Merci d’être passée Fant4zy.

    Je vous avoue que je suis hyper frustrée sur les cathéters, mais bon un jour j’y arriverai bien. J’organiserai une soirée pour fêter ça.


    Ma première intraveineuse.


    A mon dernier stage. Grâce à une SF (mouah je les aime les SF). J’étais en chirurgie gynéco, elle est venue me chercher dans le service pour me la faire faire. Des immunoglobulines pour une incompatibilité rhésus foeto-maternelle. J’étais un peu embêtée de ne connaître la patiente ni d’Eve ni d’Adam, meuh bon, faut bien se lancer, pis j’allais pas lui demander de me raconter sa vie avant de faire la moindre piqûre non plus.
    Bref j’ai aussi eu un problème psychomoteur avec le garrot qui m’a fait piquer 2 fois (la pauvre, elle a dû être contente du voyage, elle détestait les piqûres). Mais je m’en suis sortie quand même. J’ai eu droit à une 2e fois de rattrapage, avec la même SF d’ailleurs, qui cette fois a été un véritable succès. Comme quoi on arrive à tout.

    Eh oui vous voyez, je me rappelle de toutes mes premières fois! Et un truc que j'adore aussi, c'est la préparation des seringues. Je trouve ça hyper classe, le tapotement pour faire remonter les bulles d'air.
    Comment ça "cinglée"?


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  • Commentaires

    1
    Knackie Profil de Knackie
    Jeudi 5 Mars 2009 à 19:01
    Mdrr!
    Moi ma première piquouse c'était un KT à mettre en sous cutannée avec une esi qui faisait son stage DE. Eurk d'enfiler le mandrin en entier avec le plastoc sous la peau.
    Pour les VVP déjà mets un abso sous le bras, une fois que t'as le retour continue sur 1 à 2 mm quasi à l'horizontal puis monte le KT en te débrouillant pour continuer de tendre la peau. Des fois ça marche, des fois pas.
    Les IM je déteste ça!!
    2
    Lyorana
    Jeudi 5 Mars 2009 à 21:27
    Moi aussi je suis une future sadique ! J'ai tellement hâte de faire des prises de sang et des piqûres! héhéhé.

    Non mais c'est normal, c'est un geste technique concret, connu, important. Et ça a l'air vraiment amusant se pratiquer sur les mannequins :P Moins de se pratiquer sur un humain par contre... bonne chance aux cobayes.

    J'ai pas trop compris si les SF chez moi font elles-mêmes les prélèvements sanguins ou si elles ne font que l'ordonnance... mais c'est au programme en tout cas. Bien hâte d'apprendre tout ça ! :D Moi aussi je me souviendrai de toutes mes premières fois c'est sûr, hihi
    3
    latiatia
    Vendredi 6 Mars 2009 à 10:28
    Mais il manque le plus important (geste que les ide nous refilent avec joie) : pas de prélèvement intra-artériel???
    4
    latiatia
    Lundi 9 Mars 2009 à 14:29
    T'inquiète, ça va venir. C'est un peu de feeling et de technique et beaucoup de chance (même si je ne devrais pas dire ça ici...)
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    5
    Patient
    Samedi 11 Juillet 2009 à 12:34
    Les sous-cutanées, ça va... Quand j'étais immobilisé, je me faisais mes propres piqures d'anti-coagulants (ça m'embêtait moins que de déranger une IDE pour un truc aussi simple).

    Les intra-veineuses et les prises de sang, je n'aime pas, mais je rigole toujours un peu secrètement en voyant l'infirmière chercher la veine, hésiter, mettre de la lumière...
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