Au fur et à mesure que l'on avance dans les études de médecine, on obtient des équivalences : aide-soignante lorsque la deuxième année est validée, infirmière quand c'est la quatrième année qui l'est.
Et j'ai eu la "chance" de tester ses équivalences.
Aide-soignante : j'ai travaillé à domicile et en maison de retraite. A domicile ça se passait plutôt bien : le rythme est tranquille, les familles sont là pour t'aider (et t'offrir le café), les gens sont sympas. Par contre en maison de retraite, tout change (surtout que je n'ai pas passé de jours en doublure, j'ai dû plonger direct dans le grand bain) et c'est là que tu te rends compte que tu n'as aucune formation, que l'équivalence est plus que généreuse : faire 10 toilettes en 2 heures, nourrir les résidents en 15 minutes, coucher 10 personnes en 30 minutes... Ce n'est pas un travail, c'est la course, l'usine (et ce n'est pas toujours très humain). Et avec l'absence de technique, c'est le dos qui prend tout, et ce n'est pas vraiment super. Heureusement que j'avais des collègues plutôt compréhensives et qui n'hésitaient pas à m'aider si besoin (et à m'apprendre comment faire).
Infirmière : retour à la même maison de retraite qui m'avait employée comme aide-soignante avec comme seule expérience des soins infirmiers mon stage infirmier qui avait duré une dizaine de jours au début de ma deuxième année. 7h30 le premier jour : l'infirmière surveillante m'attend avec un plateau pour un prélèvement veineux. J'y vais, trouve une veine, pique, prélève 2 tubes, puis la veine pète et un énorme hématome se forme en quelques secondes (faut dire que c'était une patiente cachexique en fin de vie). J'appelle la surveillante qui galère et finalement la pique sur l'avant-bras : celui-ci restera bleu pendant 15 jours. Le reste du boulot est simple : distribution de médicaments, quelques pansements, quelques injections sous-cutanées et intra-musculaires, quelques rares perfusions en sous-cutané. Et comme c'est assez tranquille (et que les infirmières me connaissent), je peux me permettre de poser des questions et de demander de l'aide.
Ces équivalences en médecine sont bien sympathiques, surtout pour permettre de gagner un peu d'argent, mais on se rend compte rapidement que l'on a aucune formation. J'ai eu la chance d'avoir un premier poste d'aide-soignante assez calme qui m'a appris les bases, et je ne pense pas que j'aurais pu commencer directement par le poste en maison de retraite.
Pour le boulot d'infirmière, notre formation est très insuffisante. J'ai encore une fois la chance d'avoir un poste tranquille, mais ce n'est pas le cas pour tous mes camarades.
Et parfois, nos collègues nous mènent la vie impossible parce qu'on n'a pas de vraie formation... et c'est peut-être ça le pire.