• Les règles immuables de l'Hôpital

    L’Hôpital et donc la maternité dispose de certaines règles, de vérités absolues que le néophyte a vite fait d’intégrer, question de survie.


    * Lorsqu’on arrive dans un service (après avoir plusieurs fois fait le tour de l’établissement) et qu’on veut se présenter toujours se diriger vers la salle de soin, au pire errer dans les couloirs limitrophes à la recherche de quelqu’un de blanc, n’importe qui, mais au grand jamais, jamais j’ai dit, pousser la porte marquée «détente du personnel». Le café c’est sacré, la pause c’est comme si on était parti du service…d’ailleurs c’est pas pour rien si ce sont toujours les étudiants en pause repas qui se lèvent pour répondre aux sonnettes et non leurs aînés.
    Si malgré tout tu fais preuve d’esprit aventureux et que tu entres dans la pièce sacrée tu auras droit à quelques secondes de malaise. Vous savez, ces instants où on envie la vie des petites, toutes petites souris. Tout le monde te regardera toi et tes habits de ville, ton sac rempli tes fringues d’hosto qui se froissent à chaque seconde qui passe. On te regardera l’œil vide, il faudra un peu de temps pour que ces personnes quittent leur mode pause, se rappellent qu’elles sont infirmières, aides-soignantes, sages-femmes et qu’elles travaillent. Lorsqu’elle auront intégrées ces données elles pourront alors te parler, t’indiquer plus ou moins gentillement  les tâches à accomplir pour que tu sois un étudiant officiel du service. Mais le mal sera fait, tu auras gâché leur instant d'évasion.

    * Lorsqu’on marche dans un service, jamais, ô grand jamais, non vraiment, ne JAMAIS marcher sur du mouillé. Les semelles sur le sol humide de l’agent de service hospitalier qui travaille font d’horrible traces et l’oblige à repasser après toi pour que ce soit nickel. Ainsi, poser ton pied sur une surface partiellement humide sera pris comme un acte hostile te définissant comme quelqu’un d’irrespectueux que l’on doit punir à chaque minute de son stage. Parfois, la personne lavant les sols n’a pas fait de «petit couloir sec» dans le grand couloir humide pour pouvoir marcher, et t’es obligé de passer par là, horreur, que faire? Urgence ou pas, ne pas faire de trace de pas. Pour cela tu as à ta dispositions des surchaussures qui elles évitent toute trace disgracieuse, magnifique.
    Mention spéciale aux aides soignantes des blocs obstétricaux qui sont en général gentilles, une fois alors que j’allais marcher sur du mouillé l’un d’elle me dit « attention c’est mouillé » et je réponds « uiiiii, j’ai des surchaussures » mais en fait elle s’en foutait des traces, elle voulait simplement me prévenir pour pas que je me casse la gueule :’-) un peu de vie normale dans celle de l'Hôpital, ça fait drôle.
    Par contre elles deviennent gromelantes si tu «fais» un accouchement et que par malheur une goutte de sang ou de liquide amniotique tombe ailleurs que sur l’alèze prévue à cet effet. Toi t’es super contente du bel accouchement, fier comme un coquelet tu penses que c’est grâce à toi et là, l’aide-soignante te fait revenir sur terre: aaaaaaanh vous en avez mis partoooooouut. Un bel accouchement est avant tout un accouchement «propre».

    * Lorsqu’on travaille à l’hôpital, l’une des règles les plus immuables c’est bien sûr les gens qui viennent t’embêter. C’est simple, tu ne peux pas te poser quelque part pour par exemple éplucher des dossier, écrire ton examen, tes prescriptions sans que le téléphone sonne 5 fois pour: « vous avez pas le numéro de la SSPI ? » « Micheline ? Anh elle travaille pas aujourd’hui ? C’est quoi son planning? » « Il vous reste combien de lits? » ou le pire « oui c’est le CH de St Nectaire la Terrine je vous appelle pour le transfert de Mme B. primipare de 2646456 ans grossesse blabalbalbalbalbalaz » que toi t’as du mal à couper pour dire que tu n’es que l’étudiante et que ça serait bien que ton interlocuteur parle à la vraie personne qui s’occupe des transferts.
    Mais s’il n’y avait que le téléphone… non il y a les sonnettes pour des prétextes parfois saugrenus c’est quand l’heure du repas?, les gens qui te parlent:  oh on n’a plus de cassbonbon 500 tu pourras aller chercher au 70ème étage? oh viens voir la dans la réserve, il y fait siiii chaaaaaud Bref ton petit truc tout simple que tu pouvais faire rapidement trainera, et gare à toi si tu finis par l’oublier devant toutes les sollicitations.


    Je pourrais continuer comme cela longtemps, l’Hôpital étant comme un monde parallèle avec ses codes parfois aux antipodes de la vraie vie. Mais je me dis que pour aujourd’hui, ça suffit.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Avril 2009 à 22:06
    Aaaaaah, je suis bien content, je ne suis pas tout seul...
    2
    Mercredi 8 Avril 2009 à 13:36
    ça me fait rire comme tu racontes tout ça!!
    3
    naruta17
    Mercredi 8 Avril 2009 à 18:53
    on dirai un peu une secte...déjà avec le coup des blouses ça ressemblait à "rencontre du troisième type" mais si en plus y a des rites...ça me donne pô trop envie tout ça! Et pourtant faudra bien y passer

    je hais les surchaussures.
    4
    Knackie Profil de Knackie
    Mercredi 8 Avril 2009 à 23:24
    Nous ne sommes pas seuls...chuuuuuuuut.
    Naruta>> T'inquiète on fini par s'habituer...c'est ptete ça le pire hehe.
    Ta haine des surchaussures est quekque chose de peu commun.
    5
    naruta17
    Jeudi 9 Avril 2009 à 14:39

    Les surchaussures et moi c'est une histoire qui a débutée à la crèche de mon fils dans laquelle ils te disent que pour pas salir le sol et propager les microbes il faut mettre les surchaussures.
    Ces dernières se trouvent dans l'entrée, dans une caisse, elles sont là depuis 10 ans je pense, les parents les mettents et les oublient souvent aux pieds en partant ( moi aussi un jour il pleuvait et je suis sortie avec dehors)
    donc bon niveau hygiène on a vu mieux! depuis je me fou en chaussettes, au moins je sais qu'elles sont propres.

    Bref, chacun ses phobies, moi c'est les surchaussures, les guêpes et le mouche bébé.
    ça aurait pu être prire

    6
    latiatia
    Jeudi 9 Avril 2009 à 23:05
    Ah que de moments vécus... (à part répondre aux sonnettes, mais si je l'ai eu fait il y a quelques années dans une maison de retraite pour vieux fortunés qui nous considéraient comme des soubrettes et autres domestiques.... (souvenir souvenir)).
    Et cette sensation de punition quand l'interne te dit d'aller chercher l'infirmière, alors que tu SAIS qu'elle est en pause...
    7
    Knackie Profil de Knackie
    Jeudi 9 Avril 2009 à 23:37
    Terriiible....
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