• Faire ses nuits

    L’esf est un être tout-terrain, il travaille de jour comme de nuit, parmi les chamalows colorés ou les flammes de l’enfer qui lèchent les orteils. Si le jour se déroule de manière relativement prévisible, la nuit, tout se mélange, se chamboule, l’hôpital se transforme en un parc d’attraction vitale. Tadaaaa.
    En fait, la nuit c’est comme le jour sauf qu’on vient beaucoup moins t’embêter et que des fois tu dors. Si les sages-femmes ont souvent un petit recoin douillet pour faire de beaux rêves, l’esf lui s’adapte. Diverses solutions s’offrent à lui :

    - Si t’as grave assuré et que tu fais preuve d’un charme dévastateur, tu peux te glisser auprès de ton mentor diplômé. Un matelas pour deux, un couverture pour deux, un pantalon sans bouton ni braguette, voilà ta conception de l’écologie.

    - Si tu évolues dans une équipe mentalement équilibrée et humainement qualifiée, on te proposera de squatter une chambre vide. A toi le lit électrique, la pile de Voici, ta bière et ton kebab. Au loin t’entendras les sonnettes, mais le temps que tu te lèves, que tu te chausses et que t’avances péniblement tes petits compagnons auront déjà sauté sur le travail à faire sans même te reprocher de ne pas te déplacer à la vitesse de la lumière. Tu repars alors te coucher le sourire aux lèvres.

    - Si tu apprends ton métier au sein d’une équipe d’aventurières, elle te proposeront d’aller te reposer dans la salle d’examen. A toi la table haute et étroite et les étriers que t’auras pris soin t’abaisser pour ne pas te cogner. Tu essaieras d’oublier doigtiers, écouvillons de prélèvement et autres spéculum dormant près de toi.

    - Si tu as la chance de partager ta nuit avec une équipe pour qui l’esf est tantôt transparent, tantôt une main qui pique, monitore, cote les actes, on ne te proposera rien. Tu resteras seul dans la salle de repos à manger un triste biscuit pour chien (ou apparenté), puis dépité t’iras chercher draps et couvertures pour te faire un lit de fortune à même le sol que t’espère propre. La technique étant de chercher la pièce la plus chaude du service parskeu….ça caille vite.

    Pour vous, et rien que pour vous, j’ai testé trois des quatre solutions énoncées, saurez-vous reconnaitre l’intruse ?

    En pratique, je n’aime pas dormir la nuit à l’hôpital, j’ai l’impression de n’être là pour rien et que je serais bien mieux dans mon vrai lit. De plus, je déteste me coucher en sachant que je pourrais être réveillée n’importe quand, pour n’importe quelle raison, urgente ou pas. Mais, je vous rassure, ce n’est pas si souvent qu'on ferme les n'oeils. La plupart du temps, la maternité en nocturne permet de se recentrer sur les patientes sans être parasité par le fourmillement humain de la journée...et pas d'être payé à ne rien faire. (zut alors)


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  • Commentaires

    1
    Samedi 14 Mars 2009 à 13:33
    Je suis pareil.
    Je ne dors jamais en garde.
    En service, j'en profite pour éplucher les dossiers et du coup découvrir des choses qui ont pu passer à l'as!!! "Tiens, ce bébé n'a pas vu le pédiatre à J1!!!". " Ben alors, elle n'a pas eu sa sérologie d'hépatite B!!!".

    En salle, je papote ou en profite pour faire le rangement de printemps s'il n'y a rien de rien....
    Etudiante, je surfais sur internet ou bossais mon mémoire ou mes cours ou mon permis! (je l'ai eu très tard!)....

    Aurély
    2
    latiatia
    Samedi 14 Mars 2009 à 14:56
    Vive la condition d'externe toulousaine (on est même mieux logés que les internes) : une chambre pour chaque externe, un lit deux places, une douche individuelle (il ne manque plus qu'un chauffage qui fonctionne). Par contre, ça serait bien qu'on ait plus souvent l'occasion d'aller dormir la nuit (au lieu de s'occuper du monsieur qui vient à 5h du mat parce qu'il s'est tordu le petit doigt il y a 3 jours... non je ne suis pas aigrie)
    De toute façon, je n'arrive pas à dormir en chambre de garde. Ce n'est pas mon lit, et puis on pourrait m'appeler par accident pour faire un ECG, alors je reste aux aguets...
    (par contre, à l'hôpital dédié à la gynéco, l'externe ne restait pas dormir, ou s'il y tenait vraiment, il avait droit à une "chambre" grand luxe : une salle d'examen où était déplié un lit de camp)

    (je ne te remercie pas pour avoir mis cette chanson de Patti Smith en lien : même sans l'avoir écoutée, je vais l'avoir dans la tête toute la journée et ma coloc va me tuer XD)
    3
    Knackie Profil de Knackie
    Samedi 14 Mars 2009 à 16:49
    Aurély>>effectivement, l'épluchage de dossier est une occupation nocturne partage par de nombreuses sf.
    Internet c'pas mal.

    Latiatia>> Ptaing! Le lit deux places c'est surement que pour l'interne vienne vous abuser, même dans Grey's Anatomy ils n'ont pas ça ^^
    Je serais désolée d'être responsable de ton décès...paskeeeeu la nuuuuuuit!
    4
    latiatia
    Samedi 14 Mars 2009 à 23:55
    Ca serait pas mal qu'une certaine interne sache qu'elle peut m'abuser dans ces lits (mais ceci est totalement hors sujet). Et ma coloc ne m'a pas tué (malgré la nuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuiit)
    5
    Knackie Profil de Knackie
    Dimanche 15 Mars 2009 à 00:50
    Hehe! Tu peux toujours laisser un appareil à ECG devant la chambre puis la bipper parce que t'as très mal au thorax d'un coup et que ton coeur bat (beau motif de consult' ca, docteur j'ai l'coeur qui bat), ensuite la magie des dérivations opèrera peut-être...
    Oui bon, c'est tordu
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