• Une grossesse durant 9 mois, arrive fatalement un moment où un petit animal édenté vient au monde et là, problématique, comment le transporter? Laisse? Pas mal mais votre nouveau Mogwaï ne sait pas encore ramper. Non, pour les femmes actives des années 2000 votre maternité met à disposition des caddies berceaux transparents à roulettes. Vous pouvez au choix l'y faire dormir ou l'amener se faire torturer pour le bain, des prélèvements, le pédiatre...sans le réveiller, sans avoir à le porter au risque de tomber et de l'égratigner.
    Et là, ceux qui ont testé ne me contre-diront pas, c'est comme sur le parking du supermarché, le stress, l'angoisse: vais-je avoir un chariot pourave qui roule pas et qui va m'emmerder pendant tout le séjour? En tant que professionnelle (hehe la classe), j'en ai vu passer des berceaux. En général dans les petites structures l'étudiant fait également office de brancardier et passe femmes et enfants du bloc accouchement au service. J'ai donc le destin des parents entre les yeux lorsque j'entre dans la salle des berceaux pour en choisir un...en général le plus près de la porte. Je le prends et bien sur me rend compte qu'une roue est bloquée. J'en prends un autre et là la coque en plastique se met à tourner sur 360°, un vrai remake de l'exorciste. Ben oui...les berceaux restant dans la réserve sont forcément les plus atteinds.
    Mon choix s'arrête donc sur la roue bloquée et comme dans 50% des cas le berceaux n'avance convenablement qu'en le tenant à la diagonale et en poussant très fort. Dès que je le peux je refile le maniement de la voiturette au papa qui se retrouvera un peu penaud mais il l'aurait été encore plus avec le lit électrique.

    Alors oui, je m'attarde sur de bien futiles considérations mais bon Dieu pourquoi, pourquoi la technologie nous use autant? Quand vous aurez poussé des berceaux qui ne roulent pas pendant 12h vous comprendrez ma souffrance. Lorsque vous aurez placé votre monitoring en vous demandant pourquoi la ligne de tocographie reste parfaitement plate et que vous mettez dix minutes à comprendre que l'AS en faisant le grand ménage rebranche uniquement les bruits du coeur, vous comprendrez mon désarroi. Et lorsque vous passez plus de temps à chercher des gants à votre taille et qui ne soient pas vinyl qu'à faire votre prise de sang, vous comprendrez ma douleur. Et le pire, le pire, quand vous faites une glycémie capillaire à un bébé, qu'une goutte de sang ridicule apparait, que vous arrivez enfin à en avoir assez pour la mesure et que sans crier garre l'appareil à dextro s'éteind à jamais sous les yeux des parents horifiés à qui vous devez expliquer que non vous n'êtes pas totalement incompétent mais qu'il va quand même falloir repiquer leur progéniture... T_T

    L'enfer, ah...bon en fait il y a bien pire dans la vie mais pendant que je râle sur des choses dont je me fous complètement je ne parle pas des vrais problèmes comme ce que je vais manger au prochain repas. Ca tombe bien, je voue un culte à la superficialité, je commence demain.

    Pour info, voici le reportage qui m'a inspiré cet article hautement informatif. (attention spoiler) On y voit plusieurs fois des femmes poussant diagonalement les berceaux farceurs. Mais piouf, je ne peux plus trop regarder ce genre de reportage sur la maternité, ça m'énerve. Apparement ça finit en césa pour échec déclenchement mais pourquoi le déclen? Pourquoi on invite une caméra en salle de césa et on laisse la compagne dehors? Pourquoi le chir se destérilise le bras en s'habillant alors que moi si j'avais frôlé son dos il serait parti se changer? Déformation professionnelle.

    Je préfère râler sur des choses inutiles, c'est bien moins fatigant.

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  • Les gens se creusent souvent la tête quand on leur annonce fièrement ce qu’on va faire dans la vie.
    Bah oui, pourquoi faire ça ? Faut s’occuper des malades, voir toute la journée des trucs peu ragoûtants, gérer la pression récemment médiatisée de l’erreur, faire des piqûres, des pansements, des prises de sang avec du sang dedans, voir des morts, les horaires sont pourris, la reconnaissance est quasi absente, le salaire est risible, les blouses ne sont vraiment pas sexy….

    « Moi, je pourrais pas faire ça ». Ya bien plus de gens qui me disent ça que de gens qui me disent que c’est le rêve de leur vie.
    Et quand on voit une promo de futurs infirmiers, le questionnement s’intensifie : ya des « élèves », qui ont la trentaine, voire la quarantaine, et qui ont laissé leur boulot et leur salaire d’informaticien pour faire des piqûres ! Pourquoi ?

    Tiens, moi qui cherche un sujet de mémoire, ça pourrait en faire un superbe : « Les infirmières sont-elles sado-masochistes ? ». « Le travail de l’infirmière, activité occupationnelle ou thérapeutique ? »….

    La durée moyenne d’exercice d’une infirmière est d’une quinzaine d’années. Après, elles font autre chose, elles sont fatiguées. En service, j’ai vu plein d’infirmières qui me racontaient des étoiles dans les yeux que bientôt, elles allaient arrêter. Ca m’a fait peur : est-ce qu’un jour moi aussi je me lèverai à 5h du mat’ juste parce qu’il faut bien gagner sa vie ?

    Alors pourquoi tant de jeunes filles (et d’hommes, les pauvres quand on y pense) se lancent là-dedans, tout en sachant pertinemment qu’elles (ou ils) vont souffrir ?

    Parce que je n’ai fait que vous énumérer les mauvais côtés. Oui, ça vaut le coup. Parce que c’est génial de voir plein de gens, de prendre soin d’eux, de rencontrer les patients, les familles. Parce qu’on apprend tout plein de choses, qu’on voit des trucs incroyables et qu’on a toujours quelque chose d’intéressant à raconter en rentrant le soir. Parce qu’on est un peu sadique, aussi, avec nos aiguilles (on a pas totalement résolu notre complexe d’Œdipe, nous autres), qu’à nos yeux il n’y a rien de plus joli qu’un pansement bien fait, qu’on est fière quand on réussit une intra-artérielle (ben moi en tout cas, ça me fait la soirée voire le WE). Parce que le travail en équipe, ça a ses désavantages mais que des fois, quand même, on rigole bien. Parce qu’on a un humour bien à nous (à y réfléchir d’ailleurs, mon humour je le trouve de plus en plus atroce…). Parce que ya des médecins qui sont beaux quand même avec leur blouse blanche (soupir) ^^. Parce qu'il y a toujours plein de choses à faire, et que si on a fini, on peut toujours aller discuter avec les patients. Parce que quand on rentre à la maison on a l’impression d’avoir servi à quelque chose.
    Oui, j'ai peut-être un côté masochiste. Peut être un petit côté sadique aussi. Mais j'assume, je persiste et signe: Infirmière, c'est quand même chouette.

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  • Knackie:
    Knackie est une étudiante belle, jeune, dynamique et... rose puisqu’elle est future sage-femme. Après le cap inhumain de la P1, elle a su se frayer un chemin dans la jungle des services, guettant la moindre occasion d’aller côtoyer les femmes enceintes se trouvant sur son passage, tout en fredonnant la dernière chanson passée à l’Eurovision, et en pensant à la prochaine affiche d’Anne Geddes qu’elle va pouvoir s’offrir.

    Malheureusement pour elle, elle n’a pas la chance d’être une étudiante infirmière, ce qui la rend passablement jalouse (on peut comprendre).

    Mais on adore quand même la laisser nous raconter sa vie de néo sage-femme…



    Fant4zy:
    Fant4zy est une étudiante infirmière lubrique qui est en passe de terminer ses études. Outre le fait d'étudier pour se trouver un riche et prestigieux mari, elle aime frimer dans sa belle tenue blanche, réussir ses piqûres et le chocolat.
    En bonne sage-femme, je la maudis elle et toute sa profession (je ne sais pas trop pourquoi, mais il parait qu'on n'est pas une vraie sage-femme sans ça). Elle blogue parmi nous pour nous raconter comment ça se passe ailleurs qu'en maternité.

    Doc Capuche:
    Doc Capuche est interne en médecine générale médecin urgentiste. Elle aime les patients mourants mais fuit les femmes enceintes qu'elle trouve étrange. Elle ne se sépare jamais de son casque à bière et de son sexe appeal qui met toutes les jeunes filles en émoi. Dernière arrivée parmi nous, elle a su habilement s'intégrer pour devenir un élément essentiel de ce blog en nous contant son expérience de bientôt-docteur.

     

    Enfin, ce blog s'adresse aux professionnels, étudiants ou tout autres usagers du système de santé intéressés par ce qu'on y raconte. Les situations qui y sont décrites ont pour but de donner un aperçu de l'exercice professionnel et non d'y relater avec détail et exactitude un cas ou un patient en particulier. Lecteur, si tu te reconnais dans un article sache que ce n'est surement pas toi.


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  • Etre étudiant infirmier, je suppose que c’est pas pire qu’ailleurs. C’est même plutôt sympa parce qu’on fait tout plein de trucs ! On alterne les cours et les stages, et on est toujours content de retrouver l’un et l’autre (l’un c’est limite les vacances, et l’autre c’est « ouaiiiii y va yavoir de l’action, je vais sauver le monde »).

    Après notre joli concours qui n’a pas grand-chose à voir avec ce qui ce passe dans la formation, on est partis pour 3 ans et demi.

    La première année on est sensés apprendre le travail de l’aide soignante (qui est en fait notre rôle propre), c'est-à-dire les soins d’hygiène principalement. Puis on est tout heureux quand on nous permet enfin de toucher une seringue, on ameute tout le quartier le soir de sa première intramusculaire, de sa première prise de sang… C’est mignon tout plein, nous sommes des étudiants jeunes et dynamiques!

    La deuxième année, on commence à être doucement fatigué mais on continue avec entrain. En stage on est un peu entre 2 eaux, soit considéré comme un première année qu'on ne peut absolument pas laisser seul, soit comme sachant tout faire et débrouille toi.

     

    La troisième année, on est franchement crevé et on est un bébé infirmier. Comme si au bout de 2 ans d’études on était sensés savoir gérer un service ! Pourtant c'est ce que la plupart des gens croient malheureusement. Et puis, oh les partiels! Oh les MSP! Oh le travail de fin d'études! Bonheur!

    Tout le long on découvre plein de choses, notamment qu’être infirmière est encore plus intéressant que ce qu’on avait imaginé mais qu’on n’est quand même pas dans le monde des bisounours (oui, on avait imaginé ça aussi)…

    Car on se retrouve confronté aux équipes (adapte toi comme tu peux), aux patients (ah oui… quand même), aux médecins (mais j’existe ou pas ?), aux terribles MSP (treemmmble petite élève), aux partiels (oui bon), aux collègues (radio-poulailler bonsoir), à soi-même, et c’est pas le plus simple à gérer.

    Ma philosophie : Essayer déjà de ne tuer aucun patient. Pour le reste faire de son mieux !

     

    Cela dit, il ne faut pas se faire d’illusions à la Miss France, genre « je serai une infirmière dévouée et formidaaaable, mon but est d’éradiquer toutes les maladies et de tenir la main de tous les mourants » * sourire bright * (sisi j'en ai vu des comme ça!), mais c’est quand même un travail super intéressant et enrichissant. En attendant le titre suprème, on s'adapte aux situations, on prie... Et ça passe bien vite...

     

    Article connexe: etre étudiant sage-femme


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  • IDE, pour les intimes...

    Pour vous décrire en quelques mots la profession…

    J’ai envie de dire qu’être infirmière c’est être la fille de toutes les situations.

    L’infirmière (ou l’infirmier, hein, on va pas commencer à être sexiste) a deux rôles principaux : son rôle propre qui consiste principalement à assurer le confort et la surveillance des patients, et son rôle sous prescription médicale, qui regroupe tous les soins infirmiers dits « techniques » pour faire très large.

    En clair c’est la fille en blanc qui fait le pivot entre patient, famille et médecin, qui s’occupe plus ou moins que tout marche comme il faut, qui fait les soins en collaboration avec médecins et aides soignantes.

    Elle peut exercer un peu partout, que ça soit en médecine, chirurgie, psychiatrie, santé publique, pédiatrie… Ce qui en fait une profession très vaste car chaque lieu d’exercice est radicalement différent des autres.

    On peut même se spécialiser si ça nous fait plaisir : infirmier de bloc opératoire, infirmier anesthésiste, puéricultrice, cadre infirmier, infirmier libéral ou infirmier scolaire.

    En ce qui concerne les études, pour le moment ça se passe en 3 ans et demi après un concours constitué d’un écrit et d’un oral (il suffit d’avoir le BAC pour se présenter). L’enseignement alterne à parts égales entre des stages dans les différents types de service et les cours théoriques, à l’IFSI. A la fin, le diplôme est validé avec un mémoire (écrit + soutenance) et une mise en situation professionnelle en service.

    Je disais « pour le moment » parce qu’une réforme est en train de se mettre en place pour l’an prochain. J’en parlerai lorsque j’en saurai plus, on parle d’une refonte totale des études (moins de stages, un mode d’évaluation différent, un mémoire supprimé d’après les rumeurs), qui nous permettra d’avoir un hypothétique BAC+3.

    Pour reprendre une réflexion d’un camarade de promo… Certes, un comptable voit moins la souffrance, la mort, la solitude, la déchéance… qu’un IDE, mais il doit quand même plus s’ennuyer que lui….


    Sites sur les IDE: 
    Infirmiers
    Espace infirmier

    Article connexe: sage-femme


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